Sa première participation aux FrancoFolies remonte à 1995, mais sa présence ce soir au même festival pour présenter un concert dérivé de la tournée de son dernier album, Fangless Wolf Facing Winter, coïncide avec le 15e anniversaire de ses propres débuts dans le métier d'auteur-compositeur-interprète. Kevin Parent revient sur ses premiers pas dans le milieu en abordant, déjà, les plans de son prochain album.

«Quinze ans! Ben, tu me le rappelles...» laisse tomber Kevin Parent, attrapé pendant une escale dans la Capitale entre sa Gaspésie et Montréal, où, au Club Soda ce soir, 19h, il présentera son concert en deux parties. Dans «la cuisine» d'abord, plus acoustique, puis ses succès sur un ton plus électrique.

«C'est vrai, c'est en janvier 1993 que j'ai gagné (le concours) Le Pouvoir de la chanson. Le jury était présidé par Robert Charlebois cette année-là.» Il avait gagné la finale régionale de New Richmond, dans le comté de Bonaventure. «Les juges ont écouté mon démo, pis ils m'ont choisi. J'étais content, je n'y croyais pas. C'est allé vite à partir de là. J'ai quitté la Gaspésie pour aller dans la machine, à Montréal. C'était plus facile, il y avait moins d'artistes dans ce temps-là. Je pense que si ça m'était arrivé aujourd'hui, ça aurait pris plus de temps avant que ça marche.»

Les Francos lui ont donné sa première scène en 1995, l'année de la sortie de l'album Pigeon d'argile. «Je n'ai pas de mémoire pour ces choses-là, c'est un ami qui me l'a rappelé: la première fois que j'ai fait les FrancoFolies, il pleuvait beaucoup. Mais j'étais content de les faire, ça m'a aidé à partir.»

Kevin Parent, comme nombre de ces musiciens préférés du grand public, a pu compter sur les FrancoFolies pour faire sa marque. Le ténébreux Gaspésien, en vedette avec Daniel Boucher et Éric Lapointe sur le nouveau DVD du concert Le Vent, la mer et le roc, présente ce soir au Club Soda une version modifiée de son dernier concert.

«C'est le fun de me retrouver encore aux FrancoFolies cette année, dit Parent, même si mon plus récent album est en anglais.» Pour les Francos, le musicien voulait initialement retrancher toutes les chansons en anglais de son concert. L'organisation préférait garder intacte la performance que Parent a donné ces derniers mois, performance très bien accueillie du public et de la critique. «J'en ai enlevé quelques-unes quand même. C'est délicat, ces affaires-là, pis je veux faire chier personne...»

Il sera également du lancement du DVD de la mémorable soirée d'ouverture des 15e FrancoFolies, un concert gratuit à grand déploiement mettant en vedette les trois rockeurs de l'heure en 2003, Parent, Éric Lapointe et Daniel Boucher. «J'ai hâte de revoir les gars, ça fait un moment qu'on s'est pas vus...»

«Je veux que les chansons fassent du sens, mais je ne mettrai pas deux ans sur un album. Des fois, on se casse la tête pis ça ne donne rien de plus. Tu sais, mes chansons qui ont le plus tourné ne sont pas celles sur lesquelles j'ai passé le plus de temps à travailler. Regarde: mon album en anglais, j'ai mis ben du temps dessus, je l'ai peaufiné, je l'aime beaucoup, mais ce n'est pas celui qui a le plus tourné.» Une poignée de chansons sont déjà prêtes; on peut s'attendre à voir l'album chez les disquaires au courant de 2009.

D'ici là, les spectateurs pourront découvrir quelques inédites, ce soir, au Club Soda, pour cette célébration, très informelle, des 15 premières années de carrière de Kevin Parent.