Les adversaires des changements projetés par le gouvernement Harper à la Loi sur le droit d'auteur ont lancé une cyber-campagne pour combattre le projet de loi controversé.

Tous les moyens sont bons - Facebook, YouTube, Wikipédia, blogues personnels - pour faire passer leur message. Ils veulent que le gouvernement abandonne son projet de loi C-61 ou y apporte d'importantes modifications quand le Parlement reprendra ses travaux, le mois prochain.

Le mouvement numérique est dirigé par Michael Geist, un professeur à l'Université d'Ottawa, spécialiste d'Internet et du commerce électronique. En plus de son propre blogue, M. Geist préside un groupe Facebook appelé «Fair Copyright for Canada», qui compte 90 000 membres, dit-il. Selon lui, si les Canadiens s'impliquent, c'est qu'ils sont conscients de la façon dont les réformes proposées pourraient affecter leur quotidien. «Il ne s'agit pas uniquement du droit d'auteur. On parle de l'environnement numérique, insiste-t-il. Cette loi représente une réelle menace à la vitalité de l'environnement en ligne.»

Le ministre de l'Industrie, Jim Prentice, a déposé le projet de loi en juin dernier, en le présentant comme une solution typiquement canadienne au piratage électronique. Mais selon des opposants, ce projet de loi est une copie carbone de l'American Digital Millenium Copyright Act.

Si C-61 est adopté, il deviendra illégal de contourner les «serrures électroniques» sur les CD et les DVD, et quiconque sera surpris à télécharger des copies illégales de musique ou de films écopera d'une

amende de 500 $.

M. Geist a aussi lancé un concours de vidéos sur YouTube, par lequel il invite les Canadiens à partager leurs réflexions sur C-61 en 61 secondes. Cinq juges, dont la commissaire de l'Ontario à la protection de la vie privée, Anne Cavoukian, annonceront le gagnant du concours le 15 septembre - soit le jour de la rentrée parlementaire.

Selon un porte-parole du ministère de l'Industrie, M. Prentice est intéressé à voir le nombre de Canadiens impliqués dans ces débats en ligne, mais il revient au Parlement d'étuder la question plus en profondeur.

Le mouvement de protestation a aussi débordé du cyber-espace. Un expert-conseil de Calgary a organisé un rassemblement à l'endroit où avait lieu un événement organisé par le ministre Prentice, le mois dernier. Des membres du mouvement en ligne s'efforcent aussi de transmettre leur message par des

campagnes d'envoi de lettres à leurs députés et des rencontres avec ceux-ci.