Le centenaire Messiaen n'est pas l'unique anniversaire musical de 2008. Cette année marque aussi le 150e de la naissance de Giacomo Puccini. Tenant compte du goût de son public pour l'opéra, le Festival de Lanaudière offrait vendredi soir un programme d'extraits de sept ouvrages de Puccini qui avait attiré quelque 3500 mélomanes à l'Amphithéâtre.

Le centenaire Messiaen n'est pas l'unique anniversaire musical de 2008. Cette année marque aussi le 150e de la naissance de Giacomo Puccini. Tenant compte du goût de son public pour l'opéra, le Festival de Lanaudière offrait vendredi soir un programme d'extraits de sept ouvrages de Puccini qui avait attiré quelque 3500 mélomanes à l'Amphithéâtre.

Des airs et duos tirés des opéras les plus connus de Puccini réunissaient la soprano américaine Sondra Radvanovsky et le ténor canadien Richard Margison. Yoav Talmi et l'Orchestre Symphonique de Québec les accompagnaient - tout comme hier soir au Domaine Forget - et complétaient le programme avec des pages orchestrales des deux premiers (et obscurs) opéras de Puccini, Le Villi et Edgar, le célèbre Intermezzo de Manon Lescaut et deux pièces ne faisant pas partie de son catalogue opératique: le très long Capriccio sinfonico, qui annonce déjà La Bohème, et le délicat Crisantemi pour quatuor à cordes, orchestré par M. Talmi.

La notice biographique de Sondra Radvanovsky ne mentionnait pas que la soprano de 39 ans de l'Illinois chanta à l'Amphithéâtre le 21 juillet 2001. Inconnue à ce moment-là, elle partageait un concert Verdi avec un ténor aussi inconnu qui, lui, l'est resté. Elle revint au concert-bénéfice Orchestre Métropolitain-Concordia de 2006 dans le Requiem du même Verdi qu'elle chantera de nouveau à l'Amphithéâtre le 2 août avec Nagano et l'OSM.

Sa première apparition ici avait révélé une grande voix et un grand tempérament d'opéra. Le retour de 2006 l'avait trouvée aux prises avec des problèmes vocaux qui semblent avoir disparu. Évoquant Tebaldi par l'allure en scène, le phrasé et même le timbre, sa prestation de vendredi fut un bonheur presque absolu. On la sent toujours en pleine possession du texte autant que de la musique.

Je ne doute pas que ce vieux routier de Richard Margison comprend lui aussi les mots qu'il chante. Mais il ne le montre pas. Son chant est carré, uniforme, sans nuance. Le contraste est assez gênant dans les duos, où la voluptueuse chanteuse s'abandonne à cet "amoureux" chauve qu'on pourrait prendre pour son père. Pourtant, Margison projette encore, à 55 ans, une grande voix de ténor, puissante et juste, à l'aigu bien solide.

Les deux chanteurs répondirent aux applaudissements par le duo final du premier acte de La Bohème. Talmi avait ouvert le concert avec une page extrêmement agitée de Le Villi. Les autres pièces orchestrales laissèrent moins d'impression et les accompagnements furent simplement satisfaisants... même pas dans certains cas. Il est clair que le chef de l'OSQ n'est pas un homme d'opéra.

Sondra Radvanovsky, soprano, Richard Margison , ténor. Orchestre Symphonique de Québec. Dir. Yoav Talmi. Vendredi soir, Amphithéâtre de Lanaudière. Dans le cadre du 31e Festival de Lanaudière.