Une équipe de scientifiques européens a dévoilé mercredi une nouvelle méthode d'extraction d'oeuvres d'art dissimulées sous des toiles de maîtres, qui lui a permis de reconstituer un portrait de femme jamais vu depuis que Vincent Van Gogh a peint une autre oeuvre par-dessus, en 1887.

Cela fait des années que les historiens d'art utilisent les rayons X pour sonder les couches de peintures cachées sous d'autres oeuvres plus récentes. Cette technique de radiographie donnait des images floues, en noir et blanc. Mais un expert des matériaux de l'Université de Delft, aux Pays-Bas, et un chimiste de l'Université d'Anvers, en Belgique, ont conçu une nouvelle méthode qui, mettant à profit une connaissance poussée des pigments anciens, permet de visualiser des peintures cachées à l'aide de rayons X à haute intensité, produits par un accélérateur de particules.

Le duo a appliqué cette nouvelle approche à Un coin d'herbe, une petite étude à l'huile conservée par le musée Kroller-Müller d'Otterlo, aux Pays-Bas. Bien qu'elle ne soit pas parfaitement détaillée, l'image qui apparaît est celle d'une tête de femme, qui pourrait être du même modèle peint par Van Gogh dans une série de portraits ayant conduit au chef-d'oeuvre de 1885 Les mangeurs de pommes de terre.

Pour des raisons économiques, Van Gogh avait pour habitude de peindre sur certaines de ses oeuvres. Les experts estiment qu'un tiers de ses tableaux recèlent une autre oeuvre.