La grille de programmation de TV5 Monde fera une plus grande place aux productions du Canada, de la Suisse et de la Belgique à partir de janvier, a déclaré lundi la directrice générale de la télévision francophone, Marie-Christine Saragosse.

Mme Saragosse, qui est entrée en fonction en avril, espère notamment y parvenir par la diffusion d'un plus grand nombre de films et documentaires provenant du Québec et du Canada, qui détiennent conjointement 11 pour cent de TV5.

«À côté des émissions de plateau, de ce que produisent les chaînes de télé elles-mêmes, si on pouvait rajouter des programmes patrimoniaux de cinéma et de documentaire, ça permettrait de renforcer la visibilité des pays partenaires et l'audience de la chaîne», a dit Mme Saragosse, en marge de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, qui s'est terminée lundi, à Québec.

Mme Saragosse a été nommée à la direction générale de TV5 à la suite d'une période de turbulence suscitée par le souhait de la France d'intégrer davantage la chaîne francophone à ses activités audiovisuelles destinées aux marchés internationaux.

Un accord de principe, intervenu entre les pays partenaires, en avril, a fixé des limites à la participation française dans TV5.

Le document, qui doit encore être approuvé, stipule aussi que la part d'émissions provenant de la Suisse, de la Belgique, du Québec et du Canada doit augmenter.

Mme Saragosse a assuré lundi que la programmation de la chaîne francophone allait traduire cette orientation dès janvier prochain.

«On pourra voir des évolutions», a-t-elle dit lors d'une entrevue.

En avril, la ministre québécoise de la Culture, Christine Saint-Pierre, avait affirmé que la part de programmation des quatre partenaires, qui détiennent actuellement un tiers des actions de TV5, allait passer de 15 pour cent, cette année, à 30 pour cent.

L'accord de principe ne prévoit cependant pas d'échéancier à cet égard.

Le bureau de Mme Saint-Pierre a affirmé lundi que l'augmentation de la programmation des pays partenaires constituait un virage important pour la France et que cela se ferait progressivement.

«C'est sûr qu'on va suivre ça de près et ça n'empêchera pas d'ajuster des choses au fur et à mesure», a déclaré l'attachée de presse de la ministre, Valérie Rodrigue.

Selon Mme Saragosse, à cause de certains frais de fonctionnement assumés seulement par la France, il ne serait pas avantageux pour les pays partenaires d'exiger une part de programmation proportionnelle à leur propriété.

«Les pourcentages de programmes, si on les applique à la réalité du financement, ce ne serait pas forcément une bonne idée actuellement pour les partenaires, a-t-elle dit. Parce que la France finance en rapport avec sa part de programmes.»

L'an dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait suscité l'inquiétude des gouvernements du Québec, du Canada, de la Belgique et de la Suisse, en affirmant qu'il souhaitait regrouper au sein d'une même société Radio-France International, la chaîne télé d'informations en continu France 24 ainsi que la participation de la France dans TV5.

En vertu de l'accord de principe conclu au printemps, la société Audiovisuel extérieur français (AEF), qui regroupe toutes les activités audiovisuelles françaises destinées aux marchés internationaux, ne pourra détenir que 49 pour cent des actions de TV5 Monde.

En comptant la participation d'AEF, la France conservera toutefois une participation totale de 66 pour cent dans TV5 Monde.