Le 15e Festival international de blues de Tremblant s'est amorcé hier avec une programmation béton. Jusqu'au 13 juillet, les festivaliers pourront voir gratuitement des vedettes du blues et ses apparentés tels Pinetop Perkins (95 ans!), Johnny Winter, Roomful of Blues, Savoy Brown, John Hammond, Keb Mo' et Sonny Landreth. Et des découvertes, comme la guitariste serbe Ana Popovic, le trio roots Moreland and Arbuckle et le jeune guitariste britannique Scott McKeon. Mais le spectacle le plus fédérateur et le plus couru risque d'être celui de Los Lobos mercredi prochain.

Le 15e Festival international de blues de Tremblant s'est amorcé hier avec une programmation béton. Jusqu'au 13 juillet, les festivaliers pourront voir gratuitement des vedettes du blues et ses apparentés tels Pinetop Perkins (95 ans!), Johnny Winter, Roomful of Blues, Savoy Brown, John Hammond, Keb Mo' et Sonny Landreth. Et des découvertes, comme la guitariste serbe Ana Popovic, le trio roots Moreland and Arbuckle et le jeune guitariste britannique Scott McKeon. Mais le spectacle le plus fédérateur et le plus couru risque d'être celui de Los Lobos mercredi prochain.

Le melting-pot musical des cinq musiciens de East L.A. est un bel exemple d'ouverture et de démocratisation de la musique. Les interprètes de La Bamba de Richie Valens se font un point d'honneur de s'abreuver à toutes les sources. Tex-Mex, rock'n roll, country, musique traditionnelle mexicaine et j'en passe.

Louie Perez, qui coécrit la plupart des chansons des 13 albums de Los Lobos avec le guitariste David Hidalgo le confirme: «Les gens ne s'attendent pas à ce genre de musique de notre part parce qu'on vient de East L.A, on est des Latino-Américains, mais ça reflète ce qu'on écoutait à la radio à l'adolescence. Tu pouvais entendre une chanson soul de James Brown suivie d'une pièce psychédélique de Jimi Hendrix et d'une plus folk de Joni Mitchell. Aujourd'hui, on ne retrouve plus cette variété sur les ondes et j'ai l'impression que les plus jeunes ont des goûts musicaux moins ouverts. Peut-être que je me trompe. Mais d'avoir grandi dans ce quartier chaud de Los Angeles, j'en suis évidemment fier. Chaque fois que j'écris une chanson, je ferme les yeux et je suis là. Mes références sont là.»

En consultant la liste des chansons des récents spectacles, cela saute aux yeux. Et dans cette belle bouillabaisse, des reprises pas piquées des vers: Dear Mr. Fantasy (Traffic), My Generation (The Who), Good Lovin' (Rascals), Not Fade Away (Buddy Holly). «On n'est plus des jeunots, mais ces chansons résonnent encore en nous, alors si on a du plaisir à les jouer...» Rajoutez quelques cumbias avec les instruments traditionnels latins et vous succombez aux bonheurs sereins des Volver Volver, Soy Mexicano Americano et Chuco's Cumbia. Perez tient toutefois à préciser: «Dans notre répertoire habituel, on essaie d'incorporer des chansons de tous les disques afin de bien refléter notre discographie.»

Durabilité

Lorsqu'ils ne sont pas avec Los Lobos, certains membres élargissent leurs horizons musicaux avec des side projects toujours pertinents, qu'ils s'appellent Latin Plaboys ou Los Super Seven, ils rejoignent dans leurs aspirations musicales leurs consanguins Texas Tornados, Alejandro Escovedo et compagnie. Malgré ces intermèdes, comment diable un groupe formé en 1973 peut-il survivre aussi longtemps?

«On se connaît depuis notre enfance, explique Perez sans grande surprise. Nous étions d'abord des amis avant même de faire de la musique ensemble. Et au fil des années nous avons développé un vrai sens de la musique, une saine curiosité, un désir de tous les instants d'éviter l'immobilisme. Mais aussi, je demeure un membre de Los Lobos parce que nous sommes un dynamite band! Et qu'en plus, on peut compter dans nos rangs un des meilleurs guitaristes au monde à mes yeux en David Hidalgo.»

Los Lobos vient de terminer l'enregistrement d'un disque pour enfants au bénéfice du géant Disney. «Cool, hein? de s'esclaffer Perez. On a fait des versions des chansons des 101 dalmatiens, Do You Wish Upon a Star, Hi! Ho!, Hi! Ho!, etc. Pas beaucoup de groupes pourraient s'en tirer, non?»

Une dernière question. Tannés de jouer La Bamba, les gars? «Disons que ça ne nous dérange pas. C'est comme Hendrix qui devait obligatoirement jouer Foxy Lady ou Purple Haze ou Jim Morrison, Light My Fire

Los Lobos, en spectacle le 9 juillet au Festival de blues de Tremblant.