Mes Aïeux, c'est une histoire d'amitié et de plaisir, mais aussi celle d'un succès qui arrive toujours un peu trop tard pour être pleinement savouré.

Mes Aïeux, c'est une histoire d'amitié et de plaisir, mais aussi celle d'un succès qui arrive toujours un peu trop tard pour être pleinement savouré.

On le sait, la fameuse chanson Dégénérations s'est retrouvée au sommet des palmarès deux ans et demi après sa sortie, si bien qu'au moment où les demandes de spectacles ont afflué, le groupe avait terminé sa tournée et il était à préparer un DVD...

Récemment, c'est une proposition d'Universal France (rien de moins!) que Mes Aïeux a mise sur la glace. Car le groupe enregistre un nouvel album, dont la sortie est prévue en octobre, et il n'a pas le temps d'aller visiter les cousins tout de suite. Bref, le succès court après Mes Aïeux, mais le groupe lui dit d'attendre un peu!

«On va le faire, le saut en France, mais on va y aller à notre rythme. On a tous des familles et nos enfants entrent à l'école. Peut-on aller là-bas pendant un, deux, trois mois en ligne? Est-ce que ça se fait? Il faut voir, mais là, dans notre tête, on termine un album et on prépare une tournée à l'automne», raconte le chanteur, Stéphane Archambault.

S'il ne se retenait pas, il chanterait au Festival d'été toutes les chansons de La ligne orange, l'album à paraître. Ce sera plutôt la moitié; il faut bien donner au public des chansons connues.

De quoi sera fait le nouveau disque? «Un buffet chinois sauce québécoise!» blague Stéphane Archambault. Un peu moins de folklore, plus d'influences amérindiennes, quelques influences est-européennes et un zeste d'inspiration de la scène anglo-montréalaise... Beau ragoût sonore en perspective!

«Dans les textes, on explore les thèmes de la solitude, de l'errance, du voyage, de la recherche d'identité et de l'écologie... évidemment. On avait la crainte que le sujet devienne trop à la mode, mais l'écologie, il faut que tout le monde en parle. Autrement, il y a aussi du ludique et du purement niaiseux, ce qui est important aussi!»

Passé et présent

Car l'humour est un des ingrédients qui cimentent le groupe et Stéphane Archambault, qui écrit la plupart des chansons, cherche toujours à trouver l'habile dosage entre «la niaiserie et l'intelligence».

Mes Aïeux a toujours joué en musique sur les contrastes entre le passé et le présent. Maintenant, pour la première fois, il offrira un conte futuriste. Et si, pendant un temps, le groupe a carrément songé à changer de cap et de nom, il a décidé de garder un ancrage musical dans les racines de notre folklore. Aussi, il a composé une chanson sur le grand Antonio, dont les bottes de sept lieues et la chaîne qui servaient à tirer les autobus sont utilisées pour les bruitages. On entendra même la voix de l'homme fort sur la chanson, un trésor des archives retrouvé chez son biographe Sylvain Laquerre.

De belles surprises en perspective et un album pour lequel le groupe aura pris son temps.

«Le gros succès de Dégénérations nous a ébranlés, surpris et mis une certaine pression. On est attendus... Mais on s'est dit que si on voulait garder notre santé mentale, il fallait avoir du fun ensemble et faire un album qu'on aurait du plaisir à défendre. On est sur la voie de réussir ça.»

Quant au spectacle des Plaines, le 5 juillet, c'est un grand honneur pour Mes Aïeux; une offre qui ne se refusait pas même s'il faut «se pratiquer pour ne pas avoir l'air trop fou!»