Le Festival de musique de chambre d'Ottawa est reparti pour sa 15e année. Il s'agit, avec jusqu'à 10 événements par jour, d'un véritable fourmillement de concerts : 115, cette année, du 25 juillet au 9 août. Et s'il débute par un récital solo du soprano Isabel Bayrakdarian, dans lequel elle reprend, de vive voix, le contenu de l'un de ses enregistrements récents intitulé Tango Notturno, l'intérêt du Festival se situe surtout dans sa programmation transversale ; en la présence de constellations particulières d'instruments ; dans les essaims de quatuors à cordes, de pianistes, de chanteurs aussi.

Le Festival de musique de chambre d'Ottawa est reparti pour sa 15e année. Il s'agit, avec jusqu'à 10 événements par jour, d'un véritable fourmillement de concerts : 115, cette année, du 25 juillet au 9 août. Et s'il débute par un récital solo du soprano Isabel Bayrakdarian, dans lequel elle reprend, de vive voix, le contenu de l'un de ses enregistrements récents intitulé Tango Notturno, l'intérêt du Festival se situe surtout dans sa programmation transversale ; en la présence de constellations particulières d'instruments ; dans les essaims de quatuors à cordes, de pianistes, de chanteurs aussi.

Du côté de la programmation transversale, il y a, entre autres, les concerts célébrant le centenaire de naissance du compositeur français Olivier Messiaen ; les 13 introductions quotidiennes par le musicologue Harry Halbreich, qui se trouve à être l'un de ses anciens condisciples et qui offrira ses perspectives musicales sur la programmation du jour ; les sonates pour violon et piano, celles pour violoncelle et piano de Beethoven ; la journée ponctuée d'événements "à la recherche de Glenn Gould" ; les concerts en paires : ceux de Steven Dann et amis, des voix baroques, du trio à piano de Vienne, de plusieurs des quatuors ; les deux jours consacrés à la musique de notre temps - remarquablement agencés.

Du côté du monde, les quatuors à cordes, comme d'habitude, font la vedette. Jugez-en : participent à la fête les Shanghai, les Keller, les Penderecki, les St Lawrence, les Bozzini, les Tokai, les Leipzig, les Cecilia, celui de Nouvelle Zélande et, de façon oblique, les Gelato. Mais, et on pouvait s'en douter, les pianistes sont également légion, certains en vedette - comme Louis Lortie, André Laplante, Hinrich Alpers, Minsoo Sohn, Andrew Tunis, Stéphane Lemelin, Karishmeh Felfeli, Jamie Parker, Louise Bessette, d'autres fonctionnant en instrument de chambre.

Du côté des constellations particulières d'instruments ou encore de programmation hors norme, il y a Cornemuse, où se rencontrent, pour en créer l'illusion, le cor, le hautbois et l'alto ; il y a le violon arabe, Vivaldi et les gitans, Peacocks et Cowgirls ; il y a ces Different trains, qui entrent et sortent de la mémoire ; il y a le Ay/Amor de Constantinople ; il y a la rencontre d'un quintette à vent et de la percussion ; il y a le rendez-vous du mouvement dansé et de la musique ; il y a d'importants hommages aux deux plus importants compositeurs canadiens du xxe siècle, le Québécois Claude Vivier, disparu il y a 25 ans, et l'Ontarien R. Murray Schafer qui, lui, célèbre ses 75 ans.

Il y aura un concert (St. Lawrence et ses amis) en l'honneur des 75 ans du Centre artistique de Banff, un autre pour marquer les 80 ans des relations diplomatiques entre le Canada et le Japon. Il n'y aura pas que l'Empire du Soleil levant à être mis en musique : la Pologne, l'Ukraine, la Hongrie à travers Brahms, la culture arabe à travers ses instruments, le proche orient à travers Constantinople, les gitans à travers Vivaldi.

Et pour se détendre de cette corne d'abondance, il y a le havre de Cabaret-légion, qui ouvre ses portes tous les soirs à 22 h 30, où, sur une note plus légère, les artistes se découvrent et font découvrir les recoins cachés de leur répertoire.

jjvvlasselaer@ledroit.com