Après Une Séance Houleuse Du Conseil Des Commissaires Mardi, Le Commissaire Pierre Tardif A Finalement Annoncé Qu'il Démissionnait Hier. M. Tardif N'a Pas Apprécié «Le Manque D'ouverture» De La Csrs Face À La Dernière Proposition Des Parents De Champlain, Tout Comme Les Vérifications Menées Sur Une Membre Du Comité De Champlain, Une Pratique Qui S'apparente Selon Lui À Celle Du «Kgb». Après Neuf Ans Passés À La Csrs, Il Estime Qu'il Est Difficile D'y Exprimer Un Point De Vue Dissident.

Mardi soir, il a expliqué pourquoi il voterait contre la proposition finale de révision des territoires d'appartenance, définissant quelle école fréquente un élève. Des collègues l'ont notamment accusé de vouloir se faire du «capital politique». Le comité de Champlain avait soumis une nouvelle proposition dans laquelle les parents s'engagent financièrement à assumer les coûts de location des locaux de l'église Marie-Médiatrice. Pierre Tardif a reproché à l'organisation de ne pas avoir tenu compte de cette suggestion et pense que le scénario final ne diffère pas beaucoup du scénario initial.

«Ce n'est pas la première fois à la commission scolaire que si tu as une opinion différente, les gens te le font savoir que ce n'est pas correct», commente-t-il. Déjà, M. Tardif ne prévoyait pas se représenter aux prochaines élections scolaires, prévues en 2014.

À la fois élu scolaire (jusqu'à sa démission) et conseiller municipal à Sherbrooke, M. Tardif dit constater de grandes différences dans les façons de faire des deux organisations. «Une situation gérée de cette façon à la Ville, je ne crois pas que ça aurait dégénéré comme ça», lance-t-il en mentionnant que sur la scène municipale, on aurait écouté davantage les citoyens.

La commissaire Chantal L'Espérance a elle aussi voté contre la proposition. «Je considère que la solution apportée, une solution temporaire, nous permettait de mieux voir l'évolution des populations du secteur. C'était à coût nul pour la commission scolaire...»

Également conseillère municipale à Sherbrooke, elle dit respecter la décision du conseil et ne remet pas en question le processus. Ses collègues et elle, dit-elle, avaient à coeur le bien des enfants. «Tout le monde est de bonne foi... Ce qu'on voulait, c'était de déplacer le moins d'enfants possible.»

Mme L'Espérance abonde un peu dans le même sens que son collègue à propos des voix divergentes, où la situation diffère sur la scène municipale. «La population s'intéresse moins aux élections scolaires qu'aux élections municipales. Ça fait en sorte que le rôle des représentants est peut-être moins présent... Je sais qu'il y en a qui sont fâchés de mon vote. En même temps, j'ai fait les choses correctement (...) Je sens toujours un petit peu de mécontentement. À la Ville, combien de fois on vote contre... Ce n'est pas toujours l'unanimité... On tourne la page. La culture est différente.» Autre différence : les élus municipaux vont souvent intervenir dans les médias, tandis que dans les commissions scolaires, la presse doit parler au président, considéré comme le porte-parole officiel de la commission scolaire. Cette fonction est définie par la Loi sur l'instruction publique (LIP).

À propos des vérifications menées sur Stéphanie Doyon, du comité de Champlain, MmeL'Espérance souligne que le geste était maladroit. Le directeur général de la CSRS, Michel Bernard, disait notamment vouloir s'assurer qu'il n'y ait pas de «conflit d'intérêts».