Les troupes de Louise Harel veulent qu'Hydro-Québec verse des centaines de milliers de dollars en compensation à la Ville de Montréal pour l'abattage de 350 arbres dans le nord de la ville.

Les arbres doivent être coupés le long de lignes électriques afin de respecter de nouvelles normes. Vision Montréal comprend cette nécessité mais soutient que les arbres doivent être remplacés.

«C'est extrêmement important qu'on puisse replanter ces arbres-là. C'est notre qualité de vie», a fait valoir Étienne Brunet, conseiller municipal du district Sault-au-Récollet, dans l'arrondissement d'Ahunstic-Cartierville. En entrevue téléphonique, M. Brunet a ajouté que la Ville ne devrait pas avoir à payer les coûts de l'opération.

«On comprend qu'Hydro-Québec doit se soumettre à ces nouvelles normes, qui sont les normes américaines. D'un autre côté, on a pris un engagement de remplacer chaque arbre qu'on va abattre.»

Des discussions auraient déjà eu lieu avec la société d'État, mais le conseiller municipal affirme qu'Hydro-Québec refuse toute idée de compensation parce qu'elle ne veut pas créer de précédent.

«J'ai fait part de mon mécontentement», a-t-il affirmé. La société d'État n'a quant à elle pas voulu commenter la situation, hier.

400 000$

Vision Montréal estime que chaque nouvel arbre coûte 1100$ à la voirie et demande donc 400 000$ à Hydro-Québec.

«Ce n'est pas l'arbre qui coûte 1100$ en soi, c'est le travail qu'il demande», précise Étienne Brunet, qui explique que l'arrosage et les soins nécessaires font gonfler la facture.

La somme de 400 000$ correspond aux travaux à réaliser dans l'unique arrondissement d'Ahunstic-Cartierville, mais d'autres secteurs de Montréal seront aussi touchés et créeront une charge supplémentaire pour le Trésor public.

«En suivant toutes leurs lignes, ils passeront à travers plusieurs arrondissements et on ne sera pas les seuls touchés», explique M. Brunet.

En plus de leurs qualités esthétiques, les arbres permettent aux citoyens de mieux supporter les canicules.

«Quand on essaie de combattre les îlots de chaleur, ces arbres-là, on en a besoin, a fait valoir le conseiller. Il faut les remplacer.»

«Un arbre en milieu urbain a beaucoup plus de valeur qu'un arbre au coeur de la forêt ou en région, a ajouté sa chef, Louise Harel, dans un communiqué. C'est un autre exemple où la spécificité de Montréal doit être reconnue.»