Héros de toute une génération, l'acteur américain Mark Hamill est resté prisonnier du rôle d'une vie: Luke Skywalker, dans Star Wars. Le revoici au grand écran, méconnaissable dans le «tarantinesque» thriller Sushi Girl, présenté en première mondiale au festival Fantasia.

Le gardien de la paix dans une galaxie «far, far away» sera à Montréal demain pour la première de son film Sushi Girl. «J'aurais dû venir avec ma fille, qui parle très bien français, dit Mark Hamill en entrevue téléphonique. C'est toujours bien de pouvoir parler la langue des gens qu'on visite», ajoute l'acteur de 61 ans.

La voix est certes plus enrouée, mais le timbre et la fougue n'ont pas changé. «Quand on est petit, on nous enseigne à nous méfier des inconnus, rappelle-t-il. Dans mon cas, personne ne se méfie de moi: tous les jours, des inconnus m'abordent pour me parler de Luke Skywalker.»

Ce rôle représente-t-il une bénédiction ou une malédiction dans sa carrière?

«Tout n'est pas noir ou blanc, répond Mark Hamill. Il a fait décoller ma carrière, il n'y a aucun doute. Les réactions des spectateurs ont été incroyablement encourageantes et positives depuis le premier Star Wars.»

L'acteur reconnaît cependant qu'il a été difficile de se défaire de ce personnage pour la suite de sa carrière.

«Ça m'a quand même permis de faire autre chose», poursuit celui qui a touché au théâtre, à la télé et fait beaucoup de doublage pour des séries animées et des jeux vidéo. Mark Hamill a repris son rôle de Skywalker dans l'excellente parodie qu'en a faite Family Guy en 2003 et sa voix a servi à celle du Joker dans les séries animées de Batman des années 90 et 2000.

«C'est en entendant mon travail dans les séries animées de Batman que Kern (Saxton, réalisateur de Sushi Girl) a pensé à moi pour le rôle de Crow», précise-t-il. Sushi Girl, un thriller mafieux «qui ne glorifie pas le crime», laisse beaucoup de place à l'acteur.

«Je joue un sadique, un sociopathe. J'ai adoré ça, confie-t-il. J'ai toujours souhaité qu'on me propose de jouer des rôles de détraqués du genre. Ces dernières années, j'ai eu l'occasion de me produire dans des comédies musicales, où l'on reçoit instantanément la réaction du public. Le cinéma est différent, mais lorsqu'on joue des rôles de méchants, la réaction est plus vive, je le sens.»

Le film repose sur les échanges cinglants (et sanglants...) entre quatre truands réunis pour un souper privé aux sushis qui finira en règlement de comptes.

Mark Hamill espère que ce retour au grand écran amènera d'autres propositions.

«J'aimerais jouer d'autres personnages incongrus. J'ai toujours aimé des acteurs comme Steve Buscemi ou Philip Seymour Hoffman parce qu'ils sont capables de jouer ces personnages hors normes. Mais pour l'instant, je travaille sur la production et la réalisation de mon premier long métrage, basé sur l'histoire de The Black Pearl, un comic book que j'ai coécrit. Je suis ravi qu'un studio ait accepté d'investir dans mon projet, j'ai hâte de pouvoir vous le présenter.»

Que la force soit avec lui!