Il y a eu l'épisode de Tom sautant comme un déchaîné sur un fauteuil du plateau d'Oprah Winfrey, déclarant son amour pour sa jeune fiancée. On a vu la jeune Katie se transformer du jour au lendemain en épouse adoratrice de son célèbre mari. On a entendu les rumeurs voulant que l'interprète de Joey Potter dans Dawson's Creek soit perpétuellement accompagnée d'un «chaperon» assigné par l'Église de Scientologie. Jessica Rodriguez, fidèle dévote de l'organisation, était sans cesse à ses côtés, dans ses séances de shopping comme dans ses entrevues avec les médias.
Bref, depuis 2005, année où Katie Holmes est officiellement devenue la compagne de Tom Cruise - après avoir disparu pendant trois semaines au lendemain de son audition pour Mission Impossible -, les In Touch, People, US Weekly et consorts ne cessent de spéculer sur la vraie nature de l'union de Cruise et Holmes.
Si bien qu'on en était venu à soupçonner que l'union de TomKat était un mariage «Made in Scientologie.»
Depuis le vendredi 29 juin, date choisie par Katie Holmes pour annoncer son intention de divorcer de Tom Cruise (quatre jours avant l'anniversaire de l'acteur), l'organisme religieux fondé en 1953 par l'auteur de science-fiction américain L. Ron Hubbard attire une attention médiatique sans précédent.
L'hebdomadaire new-yorkais The Village Voice rapporte chaque jour de nouvelles révélations concernant l'Église de Scientologie. Son éditeur en chef, Tony Ortega, s'intéresse de près à cette religion, et ce, depuis le milieu des années 1990.
«La scientologie était déjà en crise et ce divorce ne pourrait pas survenir à un pire moment, commente le journaliste en entrevue téléphonique. Si vous quittez l'organisme d'une façon qui déplaît à ses dirigeants, ils peuvent faire preuve d'intimidation, décider que vous êtes une «personne suppressive» (SP, dans le jargon de la dianétique.) Cela équivaut à être excommunié.»
Qui veut s'extraire de la scientologie sera assurément sollicité pour s'inscrire à des «ateliers» et «formations» toutes plus coûteuses les unes que les autres, ajoute le journaliste new-yorkais.
Ortega explique que l'organisme religieux qui rallie les riches et célèbres (dont Cruise et John Travolta) a fait l'objet d'une scission dans les dernières années. Après le décès de L. Ron Hubbard en 1986, David Miscavage a pris le contrôle de l'organisation. Depuis son arrivée, plusieurs pratiquants l'ont abandonnée, créant une branche indépendante de la Scientologie.
Argent et potins
«Il ne faut pas oublier que l'argent est au coeur de cette organisation. Les gens qui s'y enrôlent sont conditionnés pour dépenser beaucoup d'argent», dit Ortega.
Si les derniers jours sont un indicateur fidèle de l'attention médiatique que polarisera le divorce du célèbre couple, on peut s'attendre à une déferlante de révélations dans les prochaines semaines.
Nul autre que Rupert Murdoch a attiré l'attention, en déclarant sur Twitter que les pratiquants de la scientologie étaient «des gens étranges, peut-être même diaboliques». Pourquoi a-t-il jugé pertinent de se mêler ainsi de l'affaire? La journaliste Paula Froelich, dans un article publié dans le quotidien The Daily Beast, a avancé l'hypothèse que le baron médiatique de 86 ans vengeait ainsi son fils aîné, Lachlan, qui a été courtisé par l'organisme religieux.
«Ce divorce pourrait tourner au vinaigre», avance Tony Ortega. Miscavage, dit-il, aurait avisé Tom Cruise de montrer les dents, une tactique qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur l'image de la scientologie. «Nous aurons sans doute droit à une danse intéressante à laquelle prendront part l'avocat de Tom, celui de Katie et le père de cette dernière, qui est aussi avocat.»
Et bien entendu, au centre de cette histoire, il y a Suri, la fille du couple. «Elle a six ans, soit l'âge où les enfants sont initiés à la scientologie. Katie a passé beaucoup de temps auprès des enfants de Tom Cruise (Bella et Connor), et compris les implications d'une telle éducation.»
Chose certaine, on pourra assurément compter sur les TMZ, Perez Hilton, People, In Touch, Star et autres pour rapporter les moindres détails du divorce de la décennie.