Autrefois résidant de Westmount, le réalisateur Paul Carvalho a tellement aimé sa prise de contact avec l'arrondissement Hochelaga-Maisonneuve qu'il s'y est installé à demeure.

Mieux encore, il vient d'y consacrer un documentaire dynamique, instructif, imagé et un brin nostalgique où l'histoire et le présent se fondent dans un équilibre parfait. Intitulé Le soleil se lève à l'Est, l'oeuvre qu'on pourra voir ce soir à la télévision, constitue le premier jalon d'une série de cinq documentaires que M. Carvalho prépare pour Radio-Canada dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, en 2017.

«Comme la majorité des Montréalais, je connaissais peu ce quartier, mais en le parcourant, je suis tombé en amour, raconte-t-il. Lorsqu'on s'installe quelque part, on essaie de tout connaître: chaque parc, chaque rue et ruelle, et le nom de tous ces endroits. Ce que j'ai essayé de faire. Et lorsque mon ami Paul Labonne (directeur du musée du Château Dufresne) m'a proposé de faire un documentaire sur Hochelaga-Maisonneuve, j'étais un peu sceptique. Je me demandais à quel point l'affirmation voulant que l'endroit fut le premier grand faubourg industriel de Montréal n'était pas plutôt une légende urbaine.»

Or, bien sûr, les recherches de M. Carvalho lui ont fait prendre conscience à quel point c'était vrai. Des ateliers Angus à la Vickers en passant par la biscuiterie Viau, HoMa a déjà vécu une phénoménale ébullition ouvrière, culturelle, voire architecturale, comme le montre le film. Son histoire fut par contre entrecoupée de périodes très dures, telle cette désindustrialisation qui a court depuis 20 ou 30 ans.

Le quartier et son histoire

C'est le quartier à travers toute son histoire et non à travers la lorgnette de la misère qu'a voulu montrer le réalisateur. Il y est parvenu de belle façon. D'abord, son documentaire ne suit pas une trame chronologique. Il fait de savants bonds dans le temps, du présent au passé pour mieux revenir dans les années récentes. Il nous fait découvrir à travers quelques témoignages, dont celui de Gilles Duceppe, un quartier autrefois en plein essor où, certes, il y avait des moins nantis, mais beaucoup de solidarité sociale.

Habitant du quartier depuis son adolescence, Bernard Pépin, 87 ans, sert de liant entre tous les chapitres du film. Personnage des plus attachants et retraité des ateliers Angus, M. Pépin a toujours eu foi en son quartier, allant jusqu'à créer une entreprise de réinsertion locale à sa retraite.

Cinq films

Le soleil se lève à l'Est est le premier de cinq documentaires commandés par Radio-Canada à M. Carvalho pour souligner les 375 ans de Montréal.

Après Hochelaga-Maisonneuve, les sujets traités seront: le boulevard Saint-Laurent à travers trois communautés culturelles (chinois, juifs, italiens), le fleuve et son impact sur le développement de la ville, la montagne et les deux communautés bourgeoises (Outremont, Westmount) qui s'y sont établies, et la rue Sainte-Catherine, l'histoire secrète de la communauté gaie, la Petite-Bourgogne, etc.

Le film est présenté ce soir dans le cadre de l'émission Zone Doc à 21 h sur les ondes de Radio-Canada.