Un seul jour de tournage. Un seul plan-séquence de 87 minutes. Une équipe de cinq personnes dont deux comédiens, David La Haye et Marie-Chantal Perron. Et de l'improvisation de bout en bout.

Voici J'espère que tu vas bien, long métrage hors de l'ordinaire que les cinéphiles auront l'occasion de voir à compter du 29 juin au cinéma Excentris.

«Un film ludique, lyrique et lubrique», lance David La Haye en entrevue. Le film aborde les thèmes de l'amitié et de l'amour perdu. Nous n'avions aucun scénario écrit. Simplement un canevas de base. On n'a qu'un seul plan-séquence de 1h27 complètement improvisé. «

Le film a été tourné le 8 avril dernier, jour de Pâques, dans les rues du Plateau Mont-Royal. «C'était un acte de foi, lance David La Haye. Nous n'arrêtions personne et nous espérions ne pas être arrêtés. On ne devait avoir aucun accroc. Le film a été tourné au Steadicam. Il y a des bouts où ça bouge un peu. À la postsynchro, nous avons retravaillé le son. Mais pour le reste, tout a bien été.»

J'espère que tu vas bien, alias L'insoutenable légèreté de paraître, raconte l'histoire de Dave (La Haye) et Minou (Perron), deux amis qui échangent sur l'amour et l'amitié en se promenant dans les rues du quartier. En cours de promenade, Minou a des réminiscences de la vie avec son ancien copain (voix hors champ de Richard Robitaille). «C'est une fiction un peu branchée sur la réalité», ajoute David La Haye.

L'acteur caressait l'idée d'un tel projet depuis longtemps. Il attendait de trouver les bonnes personnes pour se lancer dans l'aventure. Marie-Chantal Perron est une amie de longue date. «Nous organisions beaucoup de partys dans notre folle jeunesse, dit La Haye. Pour le personnage de Minou, j'avais besoin d'une personne dotée d'une grande énergie, mais aussi d'une comédienne qui démontre altruisme, compassion et un côté bonasse. Marie-Chantal a tout cela.»

Le comédien a aussi fait appel au jeune réalisateur Jay Tremblay à la direction photo. M. Tremblay coréalise le film avec lui. «Jay est un gars plein d'idées qui est venu me rencontrer à ma maison de production [Aviva Communications]. Je l'ai tout de suite vu dans ce rôle.»

David La Haye a financé lui-même son film. Sans entrer dans les détails, il lance avec le sourire dans la voix: «Ça a coûté 2000 fois moins cher que Laurence Anyways!»

«On nous a souvent dit qu'on serait incapable de faire une telle chose, ajoute le comédien. Il est difficile de tenir la caméra durant près d'une heure et demie. Le Steadicam, qui a une capacité de 1h50, nous permettait de le faire. Mais nous n'avions même pas de perchiste. Nous nous sommes permis quelques pauses pour reprendre notre souffle, mais il n'y a aucun montage.»