Il y a 12 ans, Linda Saulnier adorait sa vie dans le Plateau. Elle avait vécu auparavant plusieurs années sur la Rive-Sud et ne pensait jamais habiter de nouveau en banlieue. Mais en 2000, elle s'est laissé convaincre d'acheter une maison dans le quartier Duvernay.

«C'est le plus loin que je voulais me risquer en banlieue, explique-t-elle. Je suis à Laval, mais j'ai encore l'impression d'être en ville. Le quartier est très urbain. Je peux aller à la bibliothèque et faire mes courses à pied. Il y a toujours de l'activité. Cela n'a rien à voir avec une banlieue-dortoir!»

Elle demeure toujours avec son mari, Luc Patenaude, et leurs enfants respectifs, Laurence et Arnaud, tout près du boulevard de la Concorde, entre les ponts Pie-IX et Papineau-Leblanc. Ce qui lui plaît beaucoup? Avoir sa propre maison et son propre terrain, tout en ayant accès aux nombreux services offerts à proximité. Et ce, même si Luc et elle en sont à la quatrième série de rénovations de leur bungalow, construit en 1960.

«Beaucoup d'habitations dans le secteur sont en train d'être rénovées, constate Luc, qui a grandi à quelques maisons d'où il habite maintenant. Plusieurs propriétaires ajoutent une pièce, ou encore rasent la maison qu'ils viennent d'acheter et en construisent une nouvelle. C'est bien, car le quartier se renouvelle et se maintient à niveau.»

Linda et Luc ont profité du programme de rénovation résidentielle instauré en 2002 par la Ville de Laval pour aider les propriétaires à augmenter la valeur de leurs habitations, dans certains quartiers plus anciens. Ceux-ci bénéficient d'une aide financière, sous forme de crédit de taxes foncières, échelonnée sur cinq ans.

«C'est encourageant, souligne Luc. Même si la valeur de la maison augmente à cause des travaux effectués, les taxes foncières ne sont pas haussées en conséquence.»

Revitalisation de quartiers plus anciens

Une partie de Laval-des-Rapides, Pont-Viau, une partie de Duvernay (comprenant Val-des-Arbres) et une partie de Saint-Vincent-de-Paul, entre la rivière des Prairies et le boulevard Saint-Martin, sont notamment visés par ce programme. Mais il y a de nombreuses autres zones admissibles un peu partout dans l'île.

«Dans ces secteurs, les maisons ont été construites en moyenne il y a plus de 25 ans, souligne Olivier Breault Clairoux, conseiller professionnel au service de l'urbanisme de la Ville de Laval. Le but est d'encourager les couples et les familles à s'y installer pour conserver un équilibre avec les quartiers plus neufs.»

Parallèlement, la municipalité a mis en place un programme d'accession à la propriété, dont peuvent profiter les jeunes familles qui achètent une maison existante ou se font construire une maison neuve dans les quartiers plus anciens. Ils peuvent alors recevoir une remise sur le montant des droits de mutation. Si l'habitation est neuve et qu'elle comprend trois ou quatre logements, ils peuvent aussi obtenir un crédit de taxes foncières échelonné sur cinq ans.

Depuis l'entrée en vigueur de ce programme, en 2002, 14 194 demandes ont été acceptées, dont 1281 en 2011.

L'enjeu est de taille. Dans ces quartiers où la population est vieillissante, l'arrivée de résidants plus jeunes amène une nouvelle vitalité à la fois sociale et économique.

«Au lieu de gruger dans la zone agricole pour construire des bungalows, on entraîne de jeunes familles à des endroits où il y a déjà des services, des parcs, des arénas et des arbres matures, explique Gilles Vaillancourt, maire de Laval. On ramène des enfants dans les écoles. On utilise le plein potentiel de ce qui existe déjà.»

En toute tranquillité

Luc Patenaude, qui a habité longtemps à Ahuntsic une fois adulte, ne pensait jamais retourner vivre à Laval. «Mais quand on a un enfant, c'est difficile de trouver mieux, estime le grand amateur de vélo de route, qui fait le tour de la zone agricole de Laval et parcourt la Route verte jusqu'à trois fois par semaine. Comme la rue est un cul-de-sac, il y a très peu de circulation automobile. Arnaud peut faire de la planche à roulettes en toute sécurité.»

Un bémol: le service d'autobus est excellent pour se rendre à la station de métro de la Concorde ou au centre-ville de Montréal, mais ce n'est pas toujours le cas ailleurs. «Je mettrais une heure et demie pour me rendre au travail en autobus à Chomedey, à Laval, alors que j'y suis en 20 minutes en auto», souligne Luc.

Linda prend aussi la voiture pour aller travailler aux Galeries d'Anjou, car elle met 30 minutes de moins. Et elle peut partir quand elle le désire.

«La plupart des familles ont deux voitures, déplore Luc, qui avoue être lui-même dans cette situation. D'autres voitures s'ajoutent dès que les enfants ont 16 ou 18 ans, si bien que des familles peuvent avoir trois ou quatre voitures! La circulation à Laval est assez dense. Elle est aussi stressante qu'à Montréal!»

Le parc des Prairies

Encadré par les boulevards Cartier au nord et des Prairies au sud, ce vaste espace vert est une bouffée d'air frais inespérée au coeur du paysage, peu bucolique, qui l'entoure. À l'instar du Centre de la nature, la Ville y organise une panoplie d'activités, quatre saisons par année! Le visiteur peut aussi y parfaire, au fil des panneaux d'interprétation qui jonchent les sentiers, sa connaissance de la faune et de la flore québécoises. Mais le plus grand intérêt de ce parc municipal est qu'il est traversé par la piste cyclable de la Route verte qui longe la rivière des Prairies pour aboutir à la passerelle de l'île Perry, trait d'union entre Laval et Montréal. Ce pont ferroviaire du CP quasi centenaire, encore aujourd'hui emprunté par le train de banlieue, a été récemment réédifié afin de permettre aux piétons et aux cyclistes de mieux y circuler. Le parc des Prairies est l'endroit idéal pour une pause pique-nique entre deux coups de pédales - ou de patins à roues alignées -, pour un après-midi de lecture à l'ombre d'un arbre ou pour regarder les bateaux qui voguent sur la rivière, à partir de la berge qui la borde. Mélanie Roy, collaboration spéciale

5, avenue du Crochet

Photo Marco Campanozzi, La Presse

La Charcutière

Cette véritable caverne d'Ali Baba n'a rien à envier aux épiceries fines de la Petite Italie! Spécialités haut de gamme d'ici et d'ailleurs - vinaigres, huiles, fromages, fruits exotiques, épices, thés, pâtes fraîches et autres découvertes sucrées -, il est bien peu de gourmandises que La Charcutière ne possède parmi ses trésors. On s'y enorgueillit notamment de promouvoir les bienfaits du quinoa et du chia depuis plus de 15 ans et d'importer le meilleur prosciutto d'Italie. On dit qu'il mériterait à lui seul une escapade au nord de la rivière des Prairies. Comme si ce n'était pas assez, le vaste espace accueille aussi des coins boucherie, poissonnerie, boulangerie et pâtisserie. À cela s'ajoutent un comptoir de plats préparés, un service de traiteur et, le dernier mais non le moindre, une trattoria de style «authentique cuisine italienne». Un supermarché, en mieux. Aussi faut-il s'attendre à ce que la facture soit un peu plus élevée... Mélanie Roy, collaboration spéciale

3315, boulevard de la Concorde Est, lacharcutiere.ca

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Boulangerie-pâtisserie La Concorde et Jardin de la Concorde

Le boulevard de la Concorde est un long couloir commercial typique, passant et très bruyant. A priori, rien de séduisant. Le commerce des frères Resendes donne toutefois une touche d'éclat à ce décor un tantinet morose. Parmi le vaste choix de pains, charcuteries et gâteaux d'anniversaire tartinés généreusement de crème au beurre (maison), se trouvent également quelques classiques italiens cuisinés sur place dans les règles de l'art: pizzas aux tomates, cannoli, tiramisu... Ces derniers, dit-on, font depuis 25 ans la réputation de cette boulangerie-pâtisserie, voisine de la station De la Concorde. Un avantage pour les Lavallois qui habitent à une distance de marche raisonnable du métro - ou ceux qui ont raté l'autobus! -, qui seront heureux de s'y arrêter «en passant», au retour du boulot. Pour terminer les emplettes et s'approvisionner en produits frais, une escale au Jardin de la Concorde s'impose, une centaine de mètres plus loin, direction est. Mélanie Roy, collaboration spéciale

450 et 608, boulevard de la Concorde Ouest

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Le Centre de la Nature de Laval

Le Centre de la nature est un parc urbain d'une cinquantaine d'hectares aménagé sur le terrain d'une ancienne carrière de pierre concassée, exploitée pendant la première moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, on y trouve 5 km de sentiers de marche; l'hiver, des pistes de ski de fond et de raquettes, une patinoire et des glissades; l'été, une paroi d'escalade, un circuit pour les cyclistes et les patineurs. Mais il n'y en a pas que pour les sportifs! Les jardins de vivaces et d'annuelles, la serre tropicale, la ferme, le pâturage et le parc des grands cerfs de Virginie sont aussi accessibles aux promeneurs. Ici, tous les attraits et événements ont été pensés pour les journées en famille. À la fin du mois de mai a eu lieu le Festival de la pêche. Les petits pêcheurs en herbe attendaient patiemment, en cercle autour du grand lac ensemencé, que la truite morde à l'hameçon... Cannes à pêche, skis et canots sont offerts sur place à la location. À retenir: les animaux, même tenus en laisse, sont interdits sur les lieux. Et c'est bondé les journées de beau temps. Mélanie Roy, collaboration spéciale

901, avenue du Parc

centredelanature.laval.ca

Photo Marco Campanozzi, La Presse

La Maison des Arts de Laval

Le 17 mai dernier, on a décerné le prix Culture et développement à la salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval, pour l'exposition-bestiaire J'ai vu le loup, le renard, le lièvre... présentée en 2011. Cette récompense est destinée à promouvoir la culture au sein de la communauté et à souligner l'engagement culturel des municipalités. C'est dire que la vitalité de ce centre multidisciplinaire est en plein essor. Leur programmation est à surveiller, ainsi que celle de la Corporation de la salle André-Mathieu, qui y diffuse bon nombre de spectacles. Entre autres, le volet Scène 1425, dont l'objectif est de mettre en valeur la musique locale et émergente, plaira particulièrement aux adolescents et aux jeunes adultes, à qui s'adressent les concerts. Et peut-être aussi à leurs parents? Mélanie Roy, collaboration spéciale

1395, boulevard de la Concorde Ouest

ville.laval.qc.ca, sous l'onglet Culture

salleandremathieu.com

scene1425.com

AVANTAGES

> Les quatre quartiers anciens sont situés près de ponts et de grands axes routiers. L'accès à Montréal est donc rapide.

> Il est souvent possible de faire ses courses à pied.

> Des arbres matures donnent beaucoup de cachet à plusieurs rues, qui sont paisibles. Les terrains sont spacieux.

> La rivière des Prairies, bordée de plusieurs pistes cyclables et de parcs, se trouve relativement près. Les amateurs de plein air peuvent se rendre dans plusieurs grands parcs à proximité.

DÉSAVANTAGES

> Certains secteurs, notamment le long du boulevard de la Concorde et à proximité des stations de métro Cartier et De la Concorde, ont besoin d'être revitalisés.

> Le service d'autobus n'est pas toujours optimal, surtout si on veut se rendre ailleurs qu'au centre-ville de Montréal ou à une station de métro.

> Les familles ont pour la plupart deux voitures, sinon plus.