Gentil. Honnête. Généreux. Trois qualificatifs qui ne s'appliquent pas souvent aux stars pop, mais qui conviennent parfaitement à Adam Lambert. Le finaliste de la huitième saison d'American Idol vient de lancer son deuxième album, Trespassing.

Adam Lambert s'est produit à l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu et au Festival Sainte-Agathe en feux, l'année dernière. S'il a décidé de consacrer deux jours à la promotion de son album Trespassing à Montréal, c'est parce que son bassin de fans québécois est grand.

Que ce soit lors de son bain de foule à MusiquePlus, mercredi, ou avec les médias à l'hôtel W, jeudi matin, Adam Lambert est une vedette pop fort sympathique en entrevue. Il n'a pas la langue dans sa poche et ne débite pas la cassette de sa compagnie de disque. «L'industrie sous-estime le public», lance-t-il. Ou encore: «Les artistes qui disent ne pas lire les critiques, c'est de la bullshit!» Tout en admettant: «Oui, je pense à la radio en faisant des chansons, car je dois penser à l'aspect commercial.»

Avant de s'inscrire à American Idol, Adam Lambert faisait des comédies musicales. Pendant une année de réflexions qui l'a mené au festival Burning Man, il a décidé de prendre des risques créatifs et de s'inscrire aux auditions du célèbre concours. «J'ai appris beaucoup depuis American Idol, indique-t-il. J'ai appris sur l'industrie et sur moi-même, comme artiste et comme être humain. Devenir populaire met ta personnalité à l'épreuve. Les gens disent qu'ils ne changent pas, mais ce n'est pas vrai: tu dois t'ajuster [...] mais je ne changerais rien à ce que je suis devenu.»

Plus libre

Adam Lambert s'est senti plus libre dans la genèse de son deuxième album qui s'amorce avec des titres dansants de club aux sonorités variées pour finir avec des ballades. D'abord parce qu'il avait plus de temps pour créer que pour le premier (For Your Entertainment, bouclé rapidement en deux mois au beau milieu d'une tournée), mais aussi parce qu'il a pu retrouver «une vie normale». «J'ai entamé une magnifique relation, ajoute-t-il. Tout cela m'a donné de la perspective et m'a permis d'écrire en étant plus groundé.»

À sa sortie, Trespassing a atteint le sommet du palmarès Billboard. Des journalistes ont alors déclaré que c'était une première pour un artiste ouvertement gai. Les médias affirment qu'Adam Lambert a fait son coming out après American Idol. «C'est bizarre, car je suis sorti du placard à 18 ans. Voilà que 10 ans plus tard, c'était un sujet chaud pendant les auditions d'American Idol [...] Après l'émission, dans une entrevue avec la journaliste de Rolling Stone, je parlais d'une relation avec un gars et elle m'a dit: donc tu es gai? Je lui ai dit oui!» raconte Adam Lambert.

Loin du chanteur à numéros

Pour le chanteur, il était évident pour le public qu'il était homosexuel. «C'est ce qui arrive quand tu passes de l'alternatif au mainstream. Tu dois penser différemment.»

Adam Lambert a collaboré avec une foule de réalisateurs à succès pour son album (dont Pharell Williams, Dr. Luke et Bruno Mars), mais il n'est pas un chanteur à numéros. Il écrit le premier jet des textes de ses chansons et il gère son image et son look glam.

Est-ce difficile d'être créatif dans le monde de la pop? «C'est de la négociation, lance-t-il. L'idée derrière la pop est de créer une musique rassembleuse pour un grand public. Pour moi, c'est un défi d'être un excentrique et flamboyant chanteur gai, mais je suis l'exemple que c'est possible [...] La musique est très axée en ce moment sur le fait de faire de l'argent et d'être commercial, mais la bonne nouvelle, c'est que des artistes comme Adele brisent le moule.»

Adam Lambert s'envolera sous peu pour Europe pour prendre la place de Freddie Mercury avec les musiciens de Queen. «Nous allons faire six spectacles en Europe de l'Est et à Londres, j'en suis honoré, dit-il. Ensuite, je continuerai la promotion et je vais penser à ma tournée qui devrait commencer l'hiver prochain.»