Spectacle multimédia interactif, hommage à la magie du cinéma d'animation, Trame sera projeté le 25 février, dans le cadre de Nuit blanche, sur le clocher de l'UQAM. Commandé par les Rendez-vous du cinéma québécois dans le cadre de leur 30e anniversaire, le spectacle a été créé par 20 étudiants de l'UQAM fascinés par le monde de l'image.

Le 25 février, à la veille de la remise des Oscars, où notre cinéma pourrait briller, le centre-ville de Montréal sera le lieu d'un hommage au cinéma d'ici. Avec leur volet extérieur, Le rendez-vous d'hiver, les Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ) célébreront leurs 30 ans avec des activités rue Saint-Denis, entre le boulevard de Maisonneuve et la rue Sainte-Catherine.

«La rue sera décorée aux couleurs du cinéma, explique Dominique Dugas, directeur de la programmation des RVCQ. Il y aura un cabaret Kino sur 30 ans de cinéma, un ciné karaoké, où le public donnera la réplique à des extraits classiques de notre cinéma, et une activité avec la LNI, soit une improvisation sur le cinéma québécois.»

Pendant toute la soirée, le «clocher de l'UQAM», situé en face de la place Pasteur, sera encore une fois l'écran d'une projection originale. En effet, à l'invitation des RVCQ, 20 étudiants de 3e année du baccalauréat en communication (Médias interactifs) de l'UQAM planchent depuis sept mois pour créer Trame, un hommage au cinéma d'animation.

Ces étudiants ont d'abord été formés par Marco de Blois, programmateur-conservateur du cinéma d'animation à la Cinémathèque québécoise, qui leur a présenté le cinéma d'animation des années 40 à aujourd'hui durant neuf heures de cours.

«J'ai été particulièrement épaté par ces jeunes, dit Marco de Blois. Ils sont complètement allumés et ont une grande curiosité intellectuelle et artistique.»

L'Office national du film leur a donné accès aux oeuvres des Norman McLaren ou Ryan Larkin de ce monde. «On a pris ce matériel et on en a fait quelque chose d'interactif sur le clocher», dit Antoine Goudreault, 30 ans, un des étudiants du projet.

«Il y a eu une grosse partie de recherche, de la conceptualisation, de la scénarisation et de la programmation», ajoute Raphaël Jolicoeur, 22 ans.

Les étudiants ont travaillé sur quatre concepts avant d'en retenir un seul. «Notre projet s'intitule Trame, car on veut recréer une dynamique de spectacle, dit Raphaël Jolicoeur. Sur le clocher, il y aura des rideaux qui s'ouvriront et se fermeront. Quand ils s'ouvriront, on verra l'animation et l'hommage aux cinéastes.»

Des spectateurs participants

L'hommage sera divisé en trois catégories d'animation, définies par les techniques utilisées par les cinéastes. Le premier tableau est un hommage aux techniques mathématiques de René Jodoin, le second honore le cinéma expérimental, tandis que le troisième réfère aux dessins sur celluloïd.

Les amoureux de cinéma d'animation reconnaîtront des oeuvres de Norman McLaren, René Jodoin, Pierre Hébert, Michèle Cournoyer, Evelyn Lambart, Ryan Larkin ou encore Steven Woloshen. Il n'y manque que Frédéric Back...

À chaque fin de tableau, quelques minutes seront réservées à l'interactivité de Trame. Les spectateurs munis de téléphones intelligents pourront en effet participer à la création sonore et visuelle en direct.

L'animation s'achève avec les cubes, les ronds et les hexagones de Balablok, un court métrage du Polonais Bretislav Pojar. «Cette histoire de cubes qui luttent contre les ronds et qui finalement deviennent des hexagones est utilisée avec l'interactivité, dit Antoine Goudreault. Les gens pourront choisir leur camp et faire tomber des personnages!»

Trame est une réalisation inédite, à la fine pointe de la recherche sur l'image, de la programmation et de l'interaction. «C'est un mélange de jeux vidéos, d'art expérimental et de cinéma qui peut s'implanter dans n'importe quel contexte, dit Antoine Goudreault. On s'inscrit entre l'artiste et l'ingénieur. On crée des ponts de communication entre les deux.»

Les Rendez-vous du cinéma québécois sont ravis de cette association avec les étudiants de l'UQAM. «C'est au-delà de nos espérances, dit Dominique Dugas. Ce qu'ils ont fait est magnifique. De très haut calibre.»

«Tout ce qu'on a fait en animation au Québec va embraser le Quartier latin, ajoute Marco de Blois. C'est un hommage extraordinaire, surtout quand on pense qu'on a deux films d'animation en nomination aux Oscars. On est des joueurs d'importance en animation depuis très longtemps. Alors, voir des jeunes dans la vingtaine s'emparer de ça, c'est mérité et ça va être une belle fête!»

Voir aussi le reportage vidéo de Marie-Christine Blais sur Trame à: lapresse.ca/trame