Pendant deux ans, Frédérique Bel fut la vedette de capsules très populaires à la télé. Dans La minute blonde, l'actrice jouait à fond le cliché de la belle blonde écervelée. Dans l'esprit de la comédienne, le trait était tellement caricatural qu'aucun malentendu ne pouvait en découler.

«Il se trouve que plusieurs ont cru que j'étais la personne qu'ils voyaient à l'écran, a déploré l'égérie d'Emmanuel Mouret lors d'une rencontre l'été dernier. Je n'en revenais tout simplement pas. Ce personnage était tellement surréaliste que je ne pouvais imaginer un seul instant que des gens puissent le prendre au premier degré. Eh bien non! On aurait dit que ce personnage confortait certaines personnes - parmi lesquelles certaines travaillent dans les médias - dans leurs préjugés sur les blondes. C'est triste!»

Heureusement, la jeune femme de lettres, qui se destinait à devenir professeure de français, a pu se refaire une santé d'actrice depuis. Sa rencontre avec Emmanuel Mouret fut déterminante à cet égard.

«Dès ma première conversation avec lui, qui remonte avant même Changement d'adresse, le premier film que nous avons fait ensemble, j'ai compris très vite qu'il me fallait quasiment l'imiter pour être en phase avec sa langue, son phrasé très particulier, son côté un peu surjoué. Comme j'aime beaucoup la composition, j'ai adoré faire l'exercice. Et puis, nous avons très vite discuté ponctuation. C'est rare!»

Sans suivre toutes les étapes d'un projet de Mouret, Frédérique Bel espère tout de même que son «cinéaste favori» lui réserve un rôle quand le scénario s'y prête.

«Mais je n'insiste pas, prévient-elle. Par exemple, je ne demanderai jamais à Emmanuel de me parler du scénario auquel il travaille, ni s'il pense avoir un rôle pour moi. En revanche, je sais que nous nous sommes porté bonheur en quelque sorte. Et qu'on a grandi ensemble. Cela crée des liens.»

Frédérique Bel sera en outre du prochain film d'Olivier Dahan, Les seigneurs, une comédie sociale sur le soccer. L'actrice fait par ailleurs partie de la distribution de L'amour dure trois ans, première réalisation de Frédéric Beigbeder, d'après l'un de ses romans. Ce film a pris l'affiche en France cette semaine. «Comment dirais-je? C'est comme du Mouret. Mais en beaucoup plus trash!»