Ce n'est un secret pour personne: les entrées au cinéma sont en baisse aux États-Unis en 2011. Or, un segment du marché est en pleine expansion: celui des cinémas haut de gamme. Pour un billet vendu entre 14 et 16 US $, ces cinémas offrent des salles plus grandes et plus confortables, des expositions de photographes ou de peintres locaux dans les corridors et le hall d'entrée, une boutique-cadeaux semblable à celles des musées, et un resto-bar pour casser la croûte ou prendre un verre avant ou après une projection. Il est aussi possible de réserver son siège sur le Net, et donc d'arriver quelques minutes avant le film, sans craindre de devoir s'asseoir à trois mètres de l'écran. On y diffuse un mélange de films populaires et de films indépendants, souvent présentés en version originale, avec sous-titres.

Ces cinémas sont aussi remarquables pour ce qu'ils ne contiennent pas: pas d'arcades, pas de musique criarde, de panneaux publicitaires géants ou de piste d'autos tamponneuses...

16 ANS EN ARRIÈRE

Nous vous avons parlé récemment de la piètre performance d'Hollywood en 2011. Eh bien ! cette baisse est désormais officielle : 1,275 milliard de billets de cinéma ont été vendus aux États-Unis en 2011, une baisse de près de 5% par rapport à 2010, selon Hollywood. com. Il s'agit du plus petit auditoire aux États-Unis depuis 1995, quand le pays comptait 50 millions d'habitants de moins qu'aujourd'hui Les analystes disent que plusieurs facteurs sont probablement en jeu, allant de la situation économique difficile à l'effet lendemain de veille d'Avatar, qui avait défoncé la baraque en 2010.

OBAMA VEUT RECONQUÉRIR HOLLYWOOD

Bien des gros bonnets d'Hollywood sont mécontents des performances du président Obama, qui a abandonné certaines de ses promesses les plus progressistes notamment l'option d'avoir une assurance santé publique. Cette semaine, sa plus importante organisatrice de campagne de finance à L.A., Nicole Avant, a démissionné de son poste sans doute fort agréable d'ambassadrice des États-Unis aux Bahamas pour retourner à Hollywood et payer les pots cassés. En 2008, Mme Avant avait récolté des millions pour la campagne d'Obama, et les stratèges du président aimeraient qu'elle en fasse autant cette année. «Les patrons d'Hollywood se sont sentis ignorés par le président, écrit The Hollywood Reporter. En privé, ils l'accusent de ne s'intéresser à eux que lorsqu'il veut de l'argent.»