Ils sont fans des Muppets depuis l'enfance. On leur a demandé de leur mettre des mots en bouche et de les accompagner au grand écran. Une proposition impossible à refuser. Rencontre avec le scénariste et le réalisateur de The Muppets.

James Bobin est l'un des créateurs de la série culte Flight of the Conchords, qui suit deux musiciens néo-zélandais décidés à conquérir New York - un habitant à la fois, s'il le faut. Quand il a reçu le courriel de son agent lui demandant: «Aimes-tu les Muppets?», il a répondu: «Oui.» Pas un mensonge: «Pendant l'écriture de Conchords, nous regardions régulièrement de vieux épisodes du Muppet Show en VHS», a-t-il raconté en entrevue à La Presse.

Nicholas Stoller est le réalisateur de Get It to The Greek, qu'il a écrit avec Jason Segel, et de Forgetting Sarah Marshall, que Segel a écrit en solo. Quand ce dernier lui a demandé de travailler avec lui sur le scénario de The Muppets, la réponse a coulé de source pour celui qui considère The Muppet Show comme «la porte d'entrée sur la comédie pour tous ceux qui écrivent ce genre de films-là», a-t-il dit.

Avec Jason Segel, il s'est donc mis à raconter cette histoire simple qui révèle comment la joyeuse bande, séparée depuis 12 ans, se regroupe afin de sauver ses studios bien-aimés - ce, grâce à un improbable trio: Mary (Amy Adams), Gary (Jason Segel) et le frère de ce dernier, un certain Walter (Walter). Qui a des airs de Muppet. «Créer Walter a été une expérience formidable», poursuit le scénariste qui, en cours de démarche, a consulté des «muppeteers» ayant travaillé pour la Jim Henson Company. «Ils nous ont éclairés sur les règles du monde Muppet. Pour nous, Walter avait des problèmes à être ce qu'il est. Ils nous ont ramenés sur la bonne voie en nous disant que les Muppets sont des gens comme les autres, dans un monde où certains sont humains et d'autres, Muppets.»

Nicholas Stoller et Jason Segel sont donc retournés à leur table de travail et ont donné un nouveau rôle à Walter: faire entrer les non-initiés (les enfants, donc) dans ce monde-là... dont ils ont confié le passage à l'écran à James Bobin, puisque Nicholas Stoller ne se sentait pas «le panache nécessaire» pour mener à bien cette mission.

James Bobin, à leurs yeux, l'avait. Et l'avait prouvé dans Flight of the Conchords. «Or, cet univers et celui des Muppets ont beaucoup en commun, affirme le réalisateur. La sensibilité est la même, l'humour qui ne se fait jamais aux dépens des autres, et l'innocence aussi - les Muppets sont aimables, charmants, optimistes, ils ne sont pas parfaits et ont des problèmes. Il en va ainsi de Jemaine (Clement) et Bret (McKenzie) dans Conchords.» Le second, à l'origine des chansons qui ponctuent avec bonheur The Muppets.

La parenté entre les deux univers saute aux yeux et aux oreilles au cours de cet adorable long métrage où apparaissent les Jack Black, Woopy Golberg, Jim Parsons et autres Rico Rodriguez. Les recruter, assurent le scénariste et le réalisateur, n'a causé aucun problème: tous ont accepté l'invitation immédiatement. L'amour des Muppets est incroyablement rassembleur. C'est à se demander pourquoi ils n'ont pas encore été engagés pour animer la soirée des Oscars...

The Muppets (Les Muppets) prend l'affiche aujourd'hui. Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures.