Le cinéma Beaubien vient de se voir accorder une subvention de 100 000$ de l'arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie afin de convertir ses cinq salles à la technologie numérique.

Pour le directeur général Mario Fortin, le temps est plus que venu d'assurer ce passage. «Cette aide de l'arrondissement est une somme importante qui représente environ un cinquième du budget nécessaire pour une conversion complète de nos salles, dit-il en entrevue. Notre plan de match est d'avoir converti trois des cinq salles au numérique pour le temps des Fêtes afin de présenter le film Pina, de Wim Wenders en trois dimensions. Dans l'idéal, les deux autres salles seront converties d'ici mars 2012, à temps pour le Festival de films pour enfants.»

Organisme à but non lucratif

Relancé à la suite d'importants investissements publics en 2001, l'ancien cinéma Dauphin, devenu le Beaubien, est un organisme à but non lucratif et une entreprise d'économie sociale qui peut bénéficier de fonds publics. M. Fortin s'attend d'ailleurs à d'autres annonces pour compléter le montage financier. «On va aussi investir de nos sous, assure-t-il. On ne va pas laisser toute la charge financière aux autres.»

Chose certaine, cette conversation est absolument nécessaire pour assurer la continuité des activités du Beaubien, qui vient de célébrer ses dix ans.

«L'arrivée du numérique se traduit par la disparition des bobines en 35 mm, dit M. Fortin. Pour le moment, nous avons encore la capacité d'accueillir en 35 mm tous les films qui nous intéressent. Mais ils se font plus rares. On ne peut pas attendre plus longtemps et risquer de ne pouvoir accueillir des films que nous voulons mettre à notre programmation.»

Dans son sommaire décisionnel accordant l'aide de 100 000$, l'arrondissement indique que le versement de la subvention est conditionnel à la présentation d'un montage financier complet. On souligne du même souffle le fait que l'institution représente «un patrimoine culturel ayant un historique de près de 75 ans».

M. Fortin semble sûr de recevoir d'autres formes d'aide publique. «La contribution de l'arrondissement est un premier appui, la bougie d'allumage pour aller en chercher d'autres», lance-t-il.

Au printemps, Québec avait annoncé l'octroi d'une enveloppe de 2,4 millions pour aider les salles de cinéma à se convertir à la technologie numérique. Les propriétaires s'attendaient quant à eux à une aide de 4,7 millions.