COMÉDIENNE, LES NEIGES DU KILIMANDJARO

La comédienne française Ariane Ascaride partage la vedette avec Jean-Pierre Daroussin dans Les neiges du Kilimandjaro, réalisé par son mari Robert Guédiguian et présenté en clôture de Cinemania. Dans ce nouveau film, on retrouve un couple (Marie-Claire et Michel) dont l'homme, un délégué syndical, se met volontairement en chômage pour la survie des emplois de ses camarades de travail. Mais ce geste se retournera contre eux. Et on ne sait jamais d'où vient la menace. La Presse a rencontré Mme Ascaride, début octobre, au Festival international du film francophone de Namur, en Belgique.

1 D'où vient l'idée du film?

«Robert en a eu l'idée après avoir écrit un papier dans le journal Le Monde dont l'en-tête était «Les pauvres gens», concernant un vote controversé pour l'Europe. Le titre de son article est aussi celui d'un poème de Victor Hugo qu'il avait relu et qui l'a inspiré. On y retrouve des gens simples, comme des cousins de Marius et Jeannette [film pour lequel elle a remporté un César en 1998: ndlr] quinze ans plus tard. Quant au titre du film, il vient de la chanson française de Pascal Danelle qui s'appelle Les neiges du Kilimandjaro. Une chanson sortie en 1966 et que toute la France chantait.»

2 Pourquoi tant de films politiques et sociaux en Europe?

«POURQUOI? Vous avez vu la merde dans laquelle nous sommes, en Europe? Vous avez vu ce qui se passe? Que ce soit au cinéma, au théâtre ou en littérature, je pense que tous les vrais artistes se sentent concernés par la situation un peu catastrophique dans laquelle les gens vivent en Europe. Il y a de plus en plus de chômage. En Grèce, plusieurs n'auront bientôt plus de quoi manger. On demande aux retraités de mourir plus vite; de cette façon, ça coûtera moins cher. C'est un truc de fous! Donc, évidemment, tout artiste concerné par le monde dans lequel il vit va faire des films sur cette réalité.»

3 Que dire de votre personnage de Marie-Claire?

«C'est une femme très bien. Elle est forte. Elle vient d'un milieu très simple. C'est une de ces femmes que l'on croise en permanence dans la rue. Vous savez, celles que l'on appelle les techniciennes de surface. Elles font les ménages dans les supermarchés, les banques, les bureaux. Celles auxquelles on ne fait pas attention, mais qui ont une vie, un regard sur le monde, qui pensent, s'occupent de leur famille et ont des points de vue. Ce sont des femmes que je connais bien puisque je viens de ce milieu-là, tout simplement.»