Daniel Lemay a rencontré les acteurs qui, autour de Mario Saint-Amand, jouent les anciens d'Offenbach dans le film Gerry. Chacun a son histoire...

Louis-David Morasse (Denis Boulet)

«Mario (Saint-Amand) et moi sommes allés au Lac-à-la-Tortue rencontrer Denis et lui parler de «Gérald»: Denis n'a jamais appelé son frère Gerry... Il nous a ouvert les archives de sa famille et des débuts d'Offenbach qu'il a quitté en 1971. Denis savait qu'il n'était pas le batteur du siècle, mais il est allé travailler à la shop parce que l'argent ne rentrait pas... On ne dira jamais assez le bien que ce film-là fait à Denis Boulet qui retrouve sa juste place dans la vraie histoire.»

Éric Bruneau (Pierre Harel)

«Je sais que je ne ressemble pas à Pierre Harel, mais Alain DesRochers m'a dit qu'il voulait ma présence, mon énergie. J'avais tellement d'affaires à faire passer en huit, neuf scènes: Gerry et Pierre Harel, c'était comme deux trains qui se rentrent dedans. Des gars qui vivaient à 100 milles à l'heure... Gerry a chanté sa propre mort jusqu'au bout: on parle d'un gars qui faisait de la poudre pendant qu'il était en chimio... Fallait faire quelque chose avec ça: ce film EST Gerry.»

Mathieu Lepage (Michel «Willie» Lamothe)

«J'avais 4 ans quand Offenbach s'est séparé: je ne connaissais rien du groupe ni de Michel Lamothe. Je ne l'ai pas rencontré avant le tournage, mais en regardant le film Tabarnak! , j'ai découvert un gars très cool, laid back, un rocker que rien ne dérangeait. Même quand Gerry s'énervait... Beaucoup de Français aimaient ce rock béton avec Willie à la basse: c'était bien avant Noir Désir et Cantat. Ma chanson préférée de l'époque? Rirolarma...»

Marc-François Blondin (Johnny Gravel)

«Johnny était un gars réservé. Il s'exprimait avec sa guitare qui était une extension de lui-même, mais aussi son arme: plus il était fâché, mieux il jouait. Moi, je n'ai fait aucun effort pour être plus présent dans le film même si je suis là tout le temps: tout est dans la posture, les regards. Jusqu'à la scène de la rupture quand Johnny se rend compte qu'il va se retrouver tout seul avec sa fidélité. Oh! boy! Et, toujours présente, il y a la défonce: pas sûr que ça se pourrait encore...»

Eugene Brotto (Breen LeBoeuf)

«Offenbach déployait beaucoup d'énergie sur scène, une facette que j'étais à même d'apprécier dans le film, car je suis moi-même musicien et chanteur avec un band qui s'appelle Elektrip. J'ai été renversé par la fécondité de Gerry en tant que compositeur et par l'esprit de fraternité du groupe dont m'a longuement parlé Breen LeBoeuf, un gars d'une grande générosité. Ce film-là, pour moi, est d'une qualité irréprochable. Avec de la grande musique...» Jonas Tomalty (John McGale)

«J'avais rencontré Alain DesRochers il y a quatre ans et je lui avais dit que je voulais jouer dans un film: il s'en est souvenu. Je suis musicien comme mon père et je connais la musique des années 60 et 70. Je connaissais aussi John McGale et je suis très fier d'avoir joué dans ce film qui m'a rappelé les dangers de l'excès: ça fait toujours partie de la vie de rocker, mais aujourd'hui, si tu ne fais pas attention, tu peux disparaître ben vite...»