Si le vert couleur de la kryptonite - est le talon d'Achille de Superman, il est au coeur du pouvoir de Hal Jordan. Rencontre avec l'homme sacré «le plus sexy» (Ryan Reynolds), le réalisateur qui a ressuscité James Bond (Martin Campbell), la belle qui fait battre le coeur de Leo DiCaprio (Blake Lively) et autres artisans de Green Lantern.

Imaginez. Une bague. Une lanterne. Et pfut! Tout ce que vous imaginez peut devenir réalité. On approche le pouvoir divin, avec ça. Pourtant, c'est son humanité qui rend Hal Jordan un Green Lantern différent de ses pairs. Ses pairs? Ils sont plusieurs à porter ce nom? Oui, 3600 exactement. Unis sous la bannière des Green Lantern Corps, représentant diverses races extraterrestres disséminées à travers l'univers dont ils protègent chacun un secteur.

Un honneur dont aucun humain n'a hérité jusqu'à présent. Hal Jordan est le premier, car la bague d'un valeureux guerrier tombé au combat le «choisit». Le pilote d'essai voit sa vie changer et devra affronter le terrible Parallax, qui se nourrit de la peur et a mis le cap sur la Terre.

Ainsi en va-t-il de Green Lantern, une «histoire des origines» que réalise Martin Campbell (Casino Royale) et où Ryan Reynolds campe ce personnage né chez DC Comics. «Au départ, je ne savais à peu près rien de Green Lantern, a indiqué le comédien lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles. Mais quand j'ai eu le rôle, j'ai fait des recherches. Pas pour mettre la main sur tous les comics publiés au cours des 70 dernières années: j'aurais eu l'air de Howard Hughes en sortant de chez moi. Mais je voulais «voler» ce que les fan boys aiment de ce type, et utiliser cela pour créer le personnage.»

Il a ainsi compris que ce qui distingue Hal Jordan des autres Green Lantern est sa peur. Une peur qu'il apprendra à surmonter - une fois qu'il l'aura admise. «Or je me sens comme ça quand j'accepte un rôle. D'abord, je suis terrifié. Mais j'ai appris à faire face à ce sentiment.» Et chaque victoire lui donne plus de bonheur que s'il était parti au front sans crainte.

Sauf qu'ici et là pendant le tournage, il a eu des résurgences de panique. Le comédien originaire de Vancouver qui a été élu «l'homme vivant le plus sexy» lors d'un sondage mené l'an dernier par le magazine People, ne s'attendait pas à devoir faire autant d'acrobaties avec câbles et harnais: «À cause des lois de la physique, il y a des choses qu'un gars de 1,88 m ne devrait pas faire.» Ç'a quand même été son quotidien pendant plusieurs semaines. Il s'est entre autres luxé l'épaule. «Je possède maintenant le plus risible des pouvoirs: celui de déboîter mon épaule à volonté», pouffe-t-il en se rappelant ces cascades qu'il exécutait à une vitesse folle et que Martin Campbell, après l'avoir félicité, lui demandait «de refaire, mais à la bonne vitesse». Comprendre: plus vite.

Et le réalisateur britannique de sourire à ses côtés: il connaissait les qualités athlétiques de l'acteur, mais ce n'est pas la seule raison qui l'a poussé à faire appel à lui: «Ryan a le physique de l'emploi, il est charmant, drôle et il pouvait facile incarner le Hal indiscipliné que l'on rencontre au début du film. Mais je savais qu'il pouvait également devenir le guerrier déterminé que l'on retrouve en deuxième partie.»

Aux côtés de Hal, sa copine de longue date. Carol Ferris. Elle aussi pilote d'essai. Pour l'interpréter, la star blonde de Gossip Girl (ici devenue brune) et nouvelle flamme de Leonardo DiCaprio: Blake Lively. «Il est rare, dans les univers des superhéros, de voir une femme qui soit vraiment égale aux hommes. Dans Green Lantern, Hal est un superhéros, mais Carol possède tout ce qu'il faut pour être l'héroïne de sa propre vie», indique celle qui apprécie également que «l'humanité de Hal soit sa plus grande force - et sa plus grande faiblesse. C'est ce qui le distingue des autres membres des Corps».

Lesquels sont dirigés par Sinestro. «Un type arrogant, strict, qui n'aime pas les Terriens», résume Mark Strong, qui l'incarne. «J'espère bien qu'il sera possible, un jour, d'aller plus loin dans la confrontation entre Hal et lui.» Car Hal et Sinestro partagent peu l'écran en ce premier film qui pourrait se décliner en franchise - si les dieux du box-office sont cléments.

En fait, c'est Hector Hammond qui, dans Green Lantern, en fait voir de toutes les couleurs - surtout du jaune, couleur de la peur - à l'homme en vert. Pour se transformer en ce savant contaminé par Parallax, Peter Sarsgaard a passé tous les jours quatre heures sur la chaise de maquillage: «Mais je préférais ça au travail fait plus tard par ordinateur: il se produit quelque chose quand vous portez ces prothèses. Vous vous sentez soudain différent, les gens vous traitent de manière différente... même si vous êtes seulement en train de parler au téléphone ou de boire un café.»

L'ordinateur a par contre été utilisé pour créer le costume de Hal Jordan: «Selon la mythologie du film, ce costume est fait d'énergie pure. Je ne pouvais pas porter ça, je pense que ça brûle! rigole Ryan Reynolds. À la place, j'ai enfilé une combinaison grise avec des capteurs. Pendant tout le tournage, je ressemblais à un mannequin d'essai de choc (crash test dummie) qui a perdu sa Volvo.» Mais, bon, quand on est «l'homme le plus sexy», un rien nous habille!

Green Lantern prend l'affiche le 17 juin. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.