Les CPE de l'Estrie visent haut en termes de qualité, bien plus haut que les normes dictées par le ministère de la Famille. Malgré la quasiabsence de subventions gouvernementales, ils atteignent leur cible grâce au projet Coaching pour la qualité.

Il y a six ans, le Regroupement des CPE des Cantons-del'Est (RCPECE) s'est demandé comment améliorer la qualité de ses services. Cette remise en question n'émanait pas de nulle part: des résultats peu élogieux sur la qualité des services de garde à travers tout le Québec avaient été dévoilés par la chercheure et professeure de l'UQUAM Christa Japel.

Au lieu de faire l'autruche et d'oublier ces tristes conclusions, le RCPECE s'est retroussé les manches et a approché la professeure afin de provoquer un changement.

De cette alliance est né le projet Coaching pour la qualité, qui vise, à partir de deux grilles contenant plus de 400 critères, l'évaluation du CPE. Des coachs professionnels, spécialisés en service de garde, observent le travail fait en garderie, puis rencontrent les intervenants. Ceux-ci apportent alors les améliorations possibles.

«Ce que nous visons, c'est une progression des équi pes sur les échelles et à la suite de séances de coaching, progression que le projet permet de mesurer. La direction des CPE et les éducatrices travaillent sans relâche à augmenter la qualité et ils réussissent, ils progressent! « se réjouit la chercheure Christa Japel.

Le CPE Carrosse-Citrouille, situé dans l'arrondissement de Jacques-Cartier, a reçu sa première évaluation il y a deux ans et demi. «Tout, ou presque, a été regardé à la loupe», confie Valérie Duarte, directrice adjointe au CPE, qui est enchantée par les améliorations apportées à l'intérieur de son établissement depuis.

Sur le plan matériel, par exemple, les tables et les chaises ont été mises à la hauteur idéale pour les tout-petits. Des marchepieds et des distributeurs automatiques de savon ont aussi été installés pour faciliter le lavage des mains et permettre aux enfants de développer cette bonne habitude d'hygiène. Du nouveau matériel, dont des instruments de musique, a aussi été acheté pour les tout-petits. Faute d'aide gouvernementale, l'argent nécessaire a été récolté par le biais de campagnes de financement.

Plus d'autonomie

Le fonctionnement du CPE a aussi été modifié. Par exemple, au lieu de prendre la collation en grand groupe, les enfants sont invités à choisir à quel moment, durant la période d'atelier, ils souhaitent manger, selon leur faim. « On leur donne une autonomie «, explique Mme Duarte.

Depuis l'implantation de la démarche, la directrice adjointe a observé des changements chez les jeunes. «Ce sont des enfants vivants mais tranquilles, parce qu'ils sont à leurs affaires», témoigne-t-elle.

Les éducatrices ont aussi grandi à travers le projet. «Ça nous a permis de raffiner notre côté professionnel», indique Véronique Germain Vézina, qui compte cinq années d'expérience dans le milieu.

Le projet Coaching pour la qualité a pris vie en Estrie, où 94 % des CPE y participent. Les régions de Québec et de l'Abitibi-Témiscamingue prennent également part au projet.