La vaccination infantile atteint un niveau record dans le monde tandis que le développement de vaccins connaît un grand dynamisme, se félicitent dans un rapport publié mercredi l'OMS, l'Unicef et la Banque mondiale en soulignant que la tâche reste inachevée.

Si 106 millions d'enfants ont été immunisés en 2008 contre les principales maladies infantiles, quelque 24 millions n'ont eu accès à aucun vaccin, déplorent les trois organisations internationales dans ce rapport publié aux Etats-Unis.

Ces organisations estiment qu'une aide supplémentaire d'au-moins un milliard de dollars est nécessaire pour assurer la distribution des nouveaux vaccins et de ceux déjà commercialisés à tous les enfants dans les 72 pays les plus pauvres de la planète.

La Dr Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a insisté en présentant le rapport sur «la nécessité de combler le fossé entre riches et pauvres, entre ceux qui bénéficient des vaccins sauveurs de vie et les autres».

Elle a souligné le rôle sans égal de la vaccination pour la prévention des maladies contagieuses et le défi que représentait l'accès aux populations les plus vulnérables.

«La pandémie de grippe H1N1 illustre la promesse et le dynamisme de la recherche pour le développement de vaccins», a également dit ce médecin, tout en rappelant qu'il restait difficile de faire bénéficier les populations des nations les plus démunies des dernières avancées scientifiques.

Témoin du succès des vaccins, «la mortalité pédiatrique résultant de la rougeole a plongé de 74% de 2000 à 2007» dans le monde, a précisé Ann Veneman, directrice générale de l'UNICEF.

«De tels progrès devraient encourager de nouveaux efforts pour immuniser les enfants dans le monde contre les maladies infectieuses menaçant leur vie», a-t-elle ajouté.

Un nombre record d'au moins 120 vaccins sont aujourd'hui disponibles contre des infections mortelles. C'est le résultat des efforts de ces dernières années pour développer des vaccins contre la méningite, les rotavirus, causes de diarrhée, ou les papillomavirus (HPV), responsables de la plupart des cancers du col de l'utérus.

Dans de nombreux cas, il s'agit de partenariats entre le secteur public et privé avec le soutien des gouvernements et d'organisations philanthropiques.

Le rapport explique que les succès des dernières années, après une période durant laquelle le nombre d'enfants vaccinés diminuait, résulte en grande partie des efforts des pays en développement pour optimiser l'aide du Gavi (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination).

Le Gavi, qui compte comme partenaires l'OMS, l'Unicef, la Banque mondiale et la fondation de Bill Gates, a favorisé depuis 2000 l'utilisation de nouveaux vaccins et de vaccins sous-utilisés dont ont bénéficié 200 millions d'enfants dans 72 pays sous-développés.

En outre, plus de 80 nouveaux vaccins font actuellement l'objet d'essais cliniques, dont plus de 30 contre des maladies pour lesquelles aucune vaccination n'existe.

Les auteurs du rapport relèvent que le marché mondial des vaccins a triplé ces huit dernières années pour dépasser 17 milliards de dollars par an dopé par les achats des agences onusiennes et un renouveau dans la recherche et le développement.

Les laboratoires dans les pays en développement répondent désormais à 86% de la demande de vaccins traditionnels contre notamment la rougeole, la diphtérie et le tétanos.