Le journaliste et chroniqueur québécois d'origine française Michel Vastel s'est éteint jeudi, à Bedford, dans les Cantons-de-l'Est, à l'âge de 68 ans, après une longue lutte contre le cancer.

Michel Vastel est né le 20 mai 1940 à Saint-Pierre-de-Corneilles, en Normandie. Il a débuté sa carrière journalistique au journal Nord Eclair, avant de prendre le chemin du Canada en 1970.

Il a tout d'abord travaillé pour le gouvernement du Québec et au Conseil du patronat, avant de reprendre son métier de journaliste. Il a alors écrit pour les quotidiens Le Devoir, La Presse, Le Soleil, Le Droit et le Journal de Montréal, ainsi que pour le magazine L'actualité.

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Il a aussi collaboré avec la station de radio CKAC, la Société Radio-Canada et TVA.

Michel Vastel avait été en poste à Ottawa pendant 17 ans avant de venir s'installer à Montréal en 1995.

Auteur prolifique, M. Vastel a signé de nombreuses biographies, notamment celles de Robert Bourassa, Lucien Bouchard et Bernard Landry - trois anciens premiers ministres du Québec -, et Pierre Elliott Trudeau, l'ancien premier ministre du Canada.

«Ce qui m'a toujours frappé chez Michel Vastel c'est que né en Normandie, c'était un amoureux du Québec qui aimait le Québec plus que certains Québécois qui y sont nés», a dit M. Landry en entrevue.

Son plus récent ouvrage, publié en 2005, a été une biographie de la chanteuse Nathalie Simard.

Le journaliste et ancien vice-président des services de langue française de La Presse Canadienne, Claude Papineau, un collègue et ami personnel de longue date de Michel Vastel, le décrit comme un véritable bourreau de travail.

«C'était un homme audacieux, qui n'avait pas froid aux yeux, a-t-il expliqué en entrevue à La Presse Canadienne. C'était un reporter analytique, qui voyait toujours la nouvelle dans sa perspective. (...) Mais Michel Vastel c'était une véritable machine, personne ne pouvait le suivre. Il prenait des vacances pour écrire un livre!»

Pour sa part, le vice-président exécutif, Affaires corporatives de Quebecor, Luc Lavoie, affirme que l'amitié qui le liait à Michel Vastel était d'une «solidité extraordinaire».

«J'ai aussi pensé que je venais de perdre un frère, a-t-il dit. C'était un humaniste dans le sens le plus noble du terme. Il est mort à 68 ans, mais il a vécu davantage que bien des gens qui en ont 95.»

Dans un texte mis en ligne jeudi sur le site Internet du magazine L'actualité, la rédactrice en chef de la publication, Carole Beaulieu, le décrit comme «un des journalistes de langue française qui a le plus marqué la couverture politique canadienne au cours des 40 dernières années (...) (Tous) les leaders politiques des 30 dernières années ont été scrutés sans compromis par le regard aiguisé de Michel Vastel. L'étendue, l'envergure de sa production coupent le souffle».

Ironiquement, M. Vastel a lui-même mis en ligne le 28 août, jour de son décès, un dernier texte sur son blogue dans lequel il écrit au sujet de sa retraite annoncée: «Je rentre dans mes terres, cultiver mes vignes. Vous me manquerez un peu. (...) Allez! Je vous dis au revoir. On a tout de même fait du bon boulot ensemble!».

Michel Vastel laisse dans le deuil son épouse Geneviève ainsi que ses filles Violaine, Anne et Marie, cette dernière étant elle-même journaliste à La Presse Canadienne.