Des chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ont démontré que des nanoparticules permettraient la livraison de médicaments au cerveau pour le traitement de maladies neurodégénératives. La nouvelle a été annoncée le 9 novembre dernier

Cette découverte a été rendue possible par un don de 200 000$ de la famille Charron par le biais de la Fondation Armand-Frappier, dans le cadre de la chaire de recherche Louise & André Charron sur la Maladie d’Alzheimer. Ce don a permis d’acquérir un équipement crucial, le Nanosight NS 300.

La barrière entre le sang et le cerveau représente le principal obstacle dans le traitement de maladies comme l’Alzheimer et le Parkinson. Selon une étude récente, menée par Jean-Michel Rabanel, chercheur postdoctoral dirigé par le professeur Charles Ramassamy, des nanoparticules avec certaines propriétés spécifiques pourraient traverser cette barrière et être captées par les cellules neuronales. Les chercheurs sont convaincus que ces résultats ouvriront des perspectives importantes pour libérer des médicaments directement au cerveau. Cette avancée permettrait d’améliorer le traitement de maladies neurodégénératives touchant plus de 565 000 Canadiens, dont 141 000 Québécois.

« La barrière sang-cerveau filtre les substances nocives pour qu’elles ne puissent pas se rendre librement au cerveau. Or, cette même barrière empêche aussi le passage des médicaments », explique le pharmacologue Charles Ramassamy. Généralement, les doses administrées doivent être élevées pour qu’une petite fraction du médicament atteigne le cerveau, et ce qui reste en circulation dans le sang induit des effets secondaires importants. Cet inconfort pousse souvent le patient à arrêter le traitement. L’utilisation de nanoparticules qui encapsulent les médicaments entraînerait moins d’effets secondaires périphériques tout en augmentant l’efficacité cérébrale.

L’INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L’INRS est 1er au Québec et 2e au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1400 membres étudiants, stagiaires postdoctoraux, membres du corps professoral et membres du personnel.