Le 7 novembre dernier, l’Université Concordia s’est associée à Raymond Chabot Grant Thornton, à Catallaxy et au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour mettre sur pied la Chaire de recherche industrielle CRSNG/Raymond Chabot Grant Thornton/Catallaxy en technologies blockchain.

Dotée d’un budget de 1,38 million de dollars, la chaire rassemblera durant cinq ans un groupe d’ingénieurs, d’étudiants aux cycles supérieurs, de concepteurs de logiciels et d’analystes d’entreprise hautement qualifiés pour comprendre comment gérer les blockchain et les monnaies numériques en respectant la réglementation financière actuelle.

« Nous sommes ravis que nos chercheurs, sous la direction de Jeremy Clark, collaborent avec Raymond Chabot Grant Thornton au développement de nouvelles technologies blockchain afin de simplifier et de réduire le temps nécessaire aux transactions transfrontalières complexes », affirme Christophe Guy, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de Concordia « La chaire renforcera notre expertise de pointe dans le domaine de la cybersécurité. »

Jeremy Clark, titulaire principal de la chaire, est professeur agrégé à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody. Pour lui, le profil de l’économie de demain, bien que largement imprécis, commence à se dessiner. « Je pense qu’à court terme, n’importe quels acteurs capables de communiquer, qu’ils soient humains ou technologiques, pourront échanger de l’argent sous forme de paiements numériques, affirme-t-il. Avec la technologie qui devient de plus en plus petite et omniprésente, les échanges de valeurs s’apparenteront davantage à des fils qu’à des pipelines. »

Le professeur Clark vise une collaboration étroite avec les membres de Catallaxy pour faire en sorte que les recherches du programme satisfassent aux besoins de l’industrie. La chaire de recherche industrielle tablera sur des études de cas choisies pour répondre aux questions découlant des récentes avancées en matière de technologies financières, d’outils de vérification et de systèmes électoraux vérifiables. « Nos recherches entendent parfaire notre évaluation de l’impact positif des technologies blockchain sur l’infrastructure financière, tout en cernant les interférences avec la réglementation. De là, nous pourrons réfléchir aux moyens de façonner la réglementation et la technologie conjointement pour asseoir leurs principes sous-jacents », explique le chercheur.

Louis Roy, associé en certification et président de Catallaxy, est convaincu du potentiel de l’association au regard du transfert des connaissances. « Les sociétés aux actifs reposant sur les technologies blockchain offrent de nouveaux défis aux cabinets de vérification financière comme le nôtre, remarque-t-il. Si certains de ces défis consistent à adapter les normes existantes à un nouveau domaine, un certain nombre de difficultés techniques se posent également. Chez Catallaxy, nous concevons des outils pour assister nos vérificateurs, tout en traduisant précisément les aspects techniques de la blockchain sous-jacente. La création de la chaire nous poussera à explorer des approches novatrices inédites. »

Les technologies blockchain suscitent de plus en plus d’intérêt parmi les chercheurs, les organismes gouvernementaux, les jeunes entreprises et les sociétés figurant au palmarès Fortune 500, notamment dans les domaines des STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) et de la finance. Elles ont d’abord fait fureur auprès des amateurs de technologie il y a une dizaine d’années, en tant que mécanisme propulsant la première monnaie numérique à connaître du succès : le Bitcoin. Néanmoins, ces technologies et leurs fonctions demeurent généralement incomprises à ce jour.

Une blockchain est une technologie de registre distribué, ce qui signifie qu’elle valide l’information sur les transactions entre participants et stocke les données dans un format inaltérable. Accessible à tous, la blockchain constitue un moyen décentralisé, mais sûr, d’effectuer des transactions numériques publiques dans Internet.

Raymond Chabot Grant Thornton est un leader canadien de services professionnels en matière de certification, de fiscalité, de conseils et de redressement et d’insolvabilité. Sa filiale, Catallaxy, est une entreprise montréalaise qui conçoit des produits et des solutions technologiques pour authentifier et certifier les données numériques.

Catallaxy pilotera la recherche et l’expérimentation sur les technologies blockchain, fournissant des études de cas et des installations optimales au titulaire de la chaire pour une collaboration novatrice.

« Notre association permettra à Catallaxy et à Raymond Chabot Grant Thornton d’approfondir l’état des connaissances en unissant leurs forces à celles de la brillante équipe de chercheurs de Concordia », se réjouit Emilio B. Imbriglio (B. Comm. 1981, dipl. de 2e cycle 1982), diplômé de l’Université et président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton. « En combinant la nouvelle génération de talent en recherche avec nos experts, nous continuerons d’élaborer des normes qui transformeront les industries de la comptabilité et des technologies blockchain. Nos résultats contribueront grandement à l’avenir de notre économie tout en répondant aux besoins croissants et changeants des organisations. »

Le partenariat survient alors que Concordia œuvre à combler les écarts de connaissances entre les secteurs du génie et des affaires. « Raymond Chabot Grant Thornton appuie l’École de gestion John-Molson de longue date. Une nouvelle collaboration avec l’École de génie et d’informatique Gina-Cody révèle toutefois l’étendue des retombées de la technologie sur les systèmes financiers et les opérations commerciales », note Amir Asif, doyen de l’École Gina-Cody.

La nouvelle chaire permettra aux étudiants et étudiantes des cycles supérieurs en génie dont les recherches s’intéressent à la programmation, à la conception de protocoles et à la cybersécurité, de mettre à profit leurs compétences dans le domaine financier.

« Nos étudiants et étudiantes se demanderont comment assurer la garde de monnaies et d’actifs numériques, vérifier l’existence, la propriété et l’évaluation des monnaies et des actifs numériques qu’une entreprise présente aux investisseurs dans ses états financiers, ou encore bâtir des systèmes démocratiques transparents et vérifiables qui préservent la confidentialité du vote de chaque citoyen », explique le professeur Clark. « Notre approche holistique de la résolution de problèmes reposant sur l’innovation technologique nous enthousiasme au plus haut point. Le programme de recherche abordera des défis qui influent sur les activités quotidiennes des cabinets comptables, dans le but de protéger les consommateurs et les investisseurs canadiens. »