Le 15 août dernier, Conservation de la nature Canada (CNC) a annoncé la protection de 92 hectares additionnels dans le haut-marais à l'île aux Grues.

Au total, sur l'île, ce sont plus de 170 hectares qui sont maintenant protégés par CNC, incluant la réserve naturelle Jean-Paul-Riopelle à la pointe aux Pins.

« Cette île du fleuve Saint-Laurent, située à environ 80 km à l'est de la ville de Québec est reconnue comme un haut lieu de biodiversité au Québec. Plus de 200 espèces d'oiseaux nichent ou utilisent ces habitats lors des migrations, dont l'oie des neiges, la bernache du Canada, le canard noir et l'eider à duvet. Conservation de la nature Canada remercie tous les donateurs et partenaires ayant permis de protéger ce magnifique territoire du haut-marais de l'île aux Grues afin d'assurer la survie d'espèces qui dépendent de ces précieux habitats. », indique Joël Bonin, vice-président associé à Conservation de la nature Canada au Québec.

L'île aux Grues est reliée à l'île aux Oies par une batture (haut-marais). Cette bande de terre est sujette aux inondations provoquées par les hautes marées du fleuve et est désignée Aire de concentration d'oiseaux aquatiques, constituée en vertu du Règlement sur les habitats fauniques. Les visiteurs peuvent même apercevoir, parmi la myriade d'oiseaux qui y évoluent : le goglu des prés (espèce menacée en vertu de la LEP), le bruant de Nelson (espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable selon la LEMV), le hibou des marais (espèce préoccupante selon la LEP et susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable selon la LEMV) et le râle jaune (espèce préoccupante selon la LEP et menacée selon la LEMV). Le haut-marais constitue de plus un terrain de chasse privilégié pour de nombreux oiseaux de proie, dont le faucon pèlerin.

Sur les sites protégés par CNC s'étend également une prairie, dominée par une flore diversifiée et parfois remarquable. On y observe entre autres la gentiane de Victorin, une espèce floristique désignée menacée selon la LEMV et la LEP, et dont l'habitat est limité à cette portion du Saint-Laurent (eau douce à saumâtre).

Enfin, l'île aux Grues est située au coeur de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, une vaste aire naturelle où CNC s'implique en protégeant les marais et les forêts riveraines d'importance afin d'assurer la survie des espèces qui dépend de ces habitats.

Mis en oeuvre par CNC, ce projet est rendu possible grâce à la contribution du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (par l'entremise du projet Ensemble pour la nature), du Programme de conservation des zones naturelles du Gouvernement du Canada et du North American Wetlands Conservation Act. Des donateurs privés furent aussi interpellés, dont Pierre Lamothe et les membres du Club des ornithologues de Québec.

« Conservation de la nature Canada est un partenaire important pour le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il contribue, par le projet Ensemble pour la nature, à bonifier notre réseau d'aires protégées et à valoriser les milieux naturels en terres privées au Québec. Les sites qui seront protégés à l'île aux Grues sont essentiels pour de nombreux oiseaux migrateurs et sont composés d'une flore exceptionnelle et parfois unique qu'il faut conserver. Continuons d'agir ensemble pour la protection de la biodiversité au Québec; il s'agit d'un legs indispensable à la qualité de vie de nos enfants », a dit Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« Félicitations à Conservation de la nature Canada et à ses partenaires pour la conservation de deux autres sites sur l'île aux Grues. L'annonce d'aujourd'hui sera bénéfique pour les nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs qui utilisent ce secteur comme halte migratoire, comme l'oie des neiges et le canard noir. Dans le cadre du Programme de conservation des zones naturelles, notre gouvernement travaille avec Conservation de la nature Canada et d'autres partenaires à la conservation et à la protection du patrimoine naturel du Canada », a dit Catherine McKenna, ministre de l'Environnement et du Changement climatique.

L'organisme de bienfaisance Conservation de la nature Canada est le chef de file au Québec en matière de protection des milieux naturels en terres privées, ainsi que des animaux et des plantes qu'ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont protégé plus de 1,1 million d'hectares de sites exceptionnels au pays, dont 45 000 au Québec. CNC conserve chaque jour de nouveaux territoires grâce à la collaboration d'individus, de propriétaires fonciers, d'entreprises, de groupes de conservation, de communautés locales et de gouvernements.

Le projet Ensemble pour la nature (PEPN) est une subvention de 15 millions de dollars échelonnée sur trois ans accordée à CNC par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. Il vise l'établissement de partenariats financiers et l'acquisition de connaissances scientifiques pour assurer la conservation et la protection de milieux naturels en terres privées au Québec d'ici le 31 mars 2020. Il tend ainsi à créer une solidarité à l'égard des aires protégées en incitant la collectivité québécoise à poser des gestes qui visent à préserver l'environnement.

Le Programme de conservation des zones naturelles du Gouvernement du Canada (PCZN) est un partenariat public-privé unique visant à accélérer la conservation des terres dans les communautés du sud du Canada. Conservation de la nature Canada (CNC) administre le programme. CNC et ses partenaires bonifient les fonds fédéraux avec des contributions de contrepartie. Les habitats conservés dans le cadre du PCZN consolident la protection des corridors naturels et d'autres aires protégées.