Polytechnique Montréal a annoncé le 1er décembre dernier la troisième bourse de l'Ordre de la rose blanche à Ella Thomson, diplômée en génie électrique de l'Université du Manitoba. Cette bourse de 30 000$, créée en 2014, est décernée annuellement à une étudiante canadienne en génie qui désire poursuivre ses études aux cycles supérieurs dans ce domaine, au Canada ou ailleurs dans le monde.

Ella Thomson se destine à une carrière de chercheuse universitaire en génie biomédical afin d'avoir un impact positif sur la société. Cette lauréate de la prestigieuse bourse Schulich Leader s'est distinguée par ses notes exceptionnelles durant ses études de baccalauréat en génie électrique à l'Université du Manitoba. Elle s'est également démarquée par les projets de recherche sur le rôle de la dysfonction mitochondriale dans des maladies dégénératives qu'elle a menés au Centre de recherche en génie électrique de l'Hôpital Saint-Boniface à Winnipeg. Ces travaux ont notamment reçu l'appui du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).La vocation d'Ella pour la recherche sur les maladies neurodégénératives est née du travail bénévole que l'étudiante a effectué auprès de patients atteints de troubles du développement, et de sa volonté de comprendre les mécanismes de la maladie d'Alzheimer qui a frappé sa grand-tante. Après un échange de recherche à la Hochschule Ravensburg-Weingarten en Allemagne, elle va réaliser son doctorat en génie biomédical à l'université Stanford, aux États-Unis.

La jeune femme a su allier ses succès universitaires avec son engagement dans sa communauté, comme représentante étudiante dans divers conseils, ou comme fondatrice d'un groupe affilié à Hope International Canada, qui répare du matériel médical usagé pour ensuite l'expédier à des pays en développement.

« Les qualités humaines d'Ella Thomson impressionnent autant que son parcours universitaire exceptionnel », déclare François Bertrand, directeur général par intérim et directeur de la recherche, de l'innovation et des affaires internationales de Polytechnique Montréal. « Nul doute qu'elle fera parler d'elle pour ses travaux sur les maladies dégénératives et je suis certain qu'elle sera une professeure très inspirante pour ses futurs étudiants. »

« Je suis très émue de recevoir l'Ordre de la rose blanche et je remercie le comité de sélection pour le grand honneur qu'il me fait », témoigne Ella Thomson. « J'ai eu la chance d'être amenée très jeune à développer mon intérêt pour les sciences; je dédie ce prix à toutes les jeunes filles qui souhaitent se diriger dans cette voie malgré les préjugés qu'elles doivent parfois braver. Et j'ai une pensée toute particulière pour ma mère, enseignante en maternelle dans une école de filles, qui initie ses jeunes élèves à la science et à la Charte des droits et libertés. Avec elle, j'ai appris qu'une femme peut tout réussir. »

« Avec la carrière à laquelle elle se destine et avec son engagement social, Ella Thomson fait partie de ces femmes qui ont le pouvoir de changer le monde », estime Michèle Thibodeau-DeGuire, qui fut la première diplômée en génie civil de Polytechnique en 1963.

« C'est un bonheur de voir une jeune femme aussi talentueuse et prometteuse qu'Ella Thomson recevoir l'Ordre de la rose blanche », explique Nathalie Provost, diplômée de Polytechnique, blessée lors des événements de 1989 et marraine de l'Ordre de la rose blanche. « Ella incarne le rêve de nombreuses jeunes femmes de réussir dans un domaine qui leur a longtemps été peu accessible. Elle leur montre qu'avec de la détermination, tout est possible. »

L'Ordre de la rose blanche a été créé à l'occasion des activités de commémoration du 25e anniversaire de la tragédie du 6 décembre 1989 à Polytechnique, dans le but de rendre hommage aux victimes de ce drame. Cette bourse vise à reconnaître l'importance que Polytechnique accorde à la contribution des femmes au génie, mais surtout à valoriser et à encourager une jeune femme qui se distingue dans ce domaine et représente à ce titre un modèle pour les femmes attirées par l'univers scientifique et technologique.

Le comité de sélection de l'Ordre de la rose blanche a été présidé par Michèle Thibodeau-DeGuire. Il réunissait également des personnalités remarquables du monde canadien de l'enseignement supérieur, à savoir : Cristina Amon, doyenne de la Faculté de science appliquée et de génie, Université de Toronto; Elizabeth Cannon, présidente et vice-chancelière, Université de Calgary; Kevin J. Deluzio, doyen de la Faculté de génie et des sciences appliquées, Université Queen's; Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, Université de Sherbrooke; Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière, Université McGill; Joshua Leon, doyen de la Faculté de génie, Université Dalhousie; Thomas Tiedje, doyen de la Faculté de génie, Université de Victoria.

Fondée en 1873, Polytechnique Montréal est l'une des plus importantes universités d'enseignement et de recherche en génie au Canada. Elle occupe le premier rang au Québec pour l'ampleur et l'intensité de ses activités de recherche en génie. Polytechnique Montréal est située sur le campus de l'Université de Montréal, le plus grand campus francophone en Amérique. Avec plus de 47 500 diplômés, Polytechnique a formé près du quart des membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec. Elle propose plus de 120 programmes de formation. Polytechnique compte 260 professeurs et 8 300 étudiants. Son budget annuel de fonctionnement s'élève à 213 millions de dollars, dont un budget de recherche de 75 millions de dollars.