Grâce au soutien de la Bank of America Merrill Lynch, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a restauré un chef-d'oeuvre de sa collection de maîtres anciens : Le sacrifice d'Abraham (1630-1631) de Valentin de Boulogne.

Disciple français de Caravage, Valentin est l'un des artistes les plus importants du XVIIe siècle à Rome. Dans cette oeuvre monumentale, le peintre utilise un clair-obscur pour souligner l'intensité dramatique de la scène : le moment précis où l'ange retient la main d'Abraham avant que celui-ci ne sacrifie son fils, Isaac.

En raison de la perte de lisibilité et de la fragile condition de l'oeuvre, Le sacrifice d'Abraham n'a pu être présenté au public depuis près de 40 ans. La restauration de l'oeuvre était devenue impérative, compte tenu de sa détérioration et de récentes demandes de prêt motivées par une grande rétrospective Valentin de Boulogne.

 « Nous croyons que l'art est un puissant moyen de relier les gens et les communautés, et Le sacrifice d'Abraham est une oeuvre remarquable qui nous permet de mieux apprécier les maîtres anciens. Nous nous réjouissons de la voir occuper une place prépondérante dans les salles du MBAM et que, grâce à son ambitieuse restauration, plus de gens pourront en admirer la beauté », a affirmé le 24 février dernier, lors de l'annonce de la restauration, Rena DeSisto, conseillère du service à la clientèle internationale et directrice du volet arts et culture international chez Bank of America.

Unique en son genre, l'Art Conservation Project subventionne des musées dans le but de préserver des oeuvres importantes sur les plans historique ou culturel. Par l'entremise de ce programme, Bank of America Merrill Lynch a permis la réalisation de 72 projets de restauration dans 27 pays depuis 2010.

L'Art Conservation Project de la Bank of America Merrill Lynch a rendu possible cette restauration d'envergure d'une durée de 500 heures, qui a été menée sous la direction de Richard Gagnier, chef du service de la restauration au MBAM. Le traitement effectué visait principalement à préciser les intentions initiales de Valentin, à rétablir la lisibilité de l'oeuvre et à déterminer, à la lumière d'un examen scientifique, si le tableau était resté inachevé par endroits ou s'il avait plutôt subi de graves dommages sur des portions isolées. Des analyses scientifiques et techniques ont donc été réalisées à l'Institut canadien de conservation (ICC) au moyen de rayons X, d'images infrarouges et d'ultraviolet, sans oublier l'identification des pigments par spectrométrie de masse, la diffractométrie de rayons X et la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier. Ce travail échelonné sur une période de 11 mois a permis d'améliorer la lisibilité de l'oeuvre et d'en révéler la beauté.

L'oeuvre nouvellement restaurée révèle les couleurs originelles du tableau, permet une meilleure compréhension des techniques utilisées par Valentin et fournit des renseignements fondamentaux sur la fin de la carrière de l'artiste. Ces importantes découvertes feront l'objet d'un article scientifique rédigé par Hilliard T. Goldfarb, conservateur en chef adjoint et conservateur des maîtres anciens au MBAM.

La restauration a permis au tableau de retrouver sa splendeur initiale et la conservation de cet imposant chef-d'oeuvre est désormais assurée. Le sacrifice d'Abraham est maintenant exposé dans les salles d'art européen du MBAM, en attendant l'ouverture du Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein (fin 2016), où il sera présenté en permanence et magnifiquement mis en valeur.

Un microsite Valentin, hébergé sur le site web du Musée, lève le voile sur le processus de restauration. On y présente les méticuleux traitements apportés au tableau et leurs résultats. De plus, un documentaire présente les diverses techniques de conservation utilisées lors de la restauration de cette toile, faisant ainsi revivre l'histoire d'un chef-d'oeuvre du XVIIe siècle.

Le Musée des beaux-arts de Montréal est le musée le plus fréquenté au Canada. Annuellement, plus d'un million de personnes visitent sa collection encyclopédique, unique au pays. Avec leurs scénographies originales, ses expositions temporaires croisent les disciplines artistiques (beaux-arts, musique, cinéma, mode, design), mises en tournée en Europe et en Amérique. Le MBAM est l'un des plus importants éditeurs canadiens de livres d'art en français et en anglais, diffusés à l'international. L'année 2011 a marqué l'ouverture d'un quatrième pavillon consacré à l'art québécois et canadien - le pavillon Claire et Marc Bourgie - pourvu d'une salle de concert professionnelle de 444 places intégrant une rare collection de vitraux Tiffany - la salle Bourgie. Les riches collections du Musée ont alors été redéployées dans ses trois autres pavillons dédiés aux cultures du monde (pavillon Michal et Renata Hornstein), à l'art européen ancien et contemporain (Pavillon Jean-Noël Desmarais), aux arts décoratifs et au design (pavillon Liliane et

David M. Stewart). Le Musée intègre la musique pour que ses visiteurs puissent découvrir autrement les arts visuels grâce à des promenades musicales et autres activités. Les Studios Art & Éducation Michel de la Chenelière, inaugurés en 2012, ont doublé les espaces destinés aux écoles, aux familles et aux groupes communautaires, fréquentés par près de 200 000 personnes chaque année. Un cinquième bâtiment, le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, consacré à l'art international et à l'éducation, ouvrira ses portes fin 2016 pour le 375e anniversaire de Montréal.