Cancer de la Prostate Canada a annoncé le 30 avril dernier un projet national de financement de la recherche visant à identifier les patients atteints d'un cancer de la prostate qui doivent recevoir un traitement énergique.

Trois équipes de recherche situées à Edmonton, à Toronto et à Sherbrooke recevront près de cinq millions de dollars pour des projets qui contribueront à prévenir le traitement excessif du cancer de la prostate. La Fondation Movember a fourni les fonds pour ces projets.

« Ces subventions aideront à répondre à la question de savoir qui traiter et qui surveiller, a dit Rocco Rossi, président et chef de la direction de Cancer de la Prostate Canada. Au cours de la décennie, les hommes auront accès à ces tests et aux connaissances sur lesquelles ils reposent pour prendre des décisions qui maximiseront leur qualité de vie. »

« Nous savons que des milliers de Canadiens traités pour le cancer de la prostate vivent avec des effets secondaires importants pendant de nombreuses années, entre autres l'incontinence et l'absence de fonction sexuelle. Ces trois projets sont très prometteurs parce qu'ils permettront à plus d'hommes d'éviter en toute sécurité les traitements et, en ce faisant, de maximiser leur qualité de vie », a déclaré pour sa part Pete Bombaci, directeur national de Movember Canada. « Grâce au dévouement de nos Mo Bros et Mo Sistas, nous pouvons financer des projets exceptionnels qui exerceront une influence véritable sur la vie des hommes qui doivent vivre avec le cancer de la prostate, maintenant et à l'avenir. »

Les projets de recherche qui recevront des Subventions pour l'application accélérée des résultats (SAAR) de Movember, seront menés par des équipes de l'Université de l'Alberta, de l'Université de Toronto et l'Université de Sherbrooke, dont les travaux dans ce domaine sont déjà très prometteurs.

« Nous croyons que cette recherche jouera un rôle important au moment du diagnostic et pendant le suivi du cancer de la prostate, a expliqué John Lewis, chercheur à l'Université de l'Alberta. Ces tests pourraient nous dire si le patient court un risque élevé de développer une maladie métastatique virulente ou si sa maladie est bénigne. Au cours du projet subventionné, nous créerons de nouveaux tests en deux étapes : nous espérons offrir d'abord le test en clinique d'ici trois ans, puis offrir un test sanguin dans 5 à 10 ans. » La recherche de M. Lewis vise la mise au point d'une analyse sanguine simple qui pourra prédire le début de métastases (propagation du cancer) chez les patients atteints de cancer de la prostate et mieux orienter les décisions de traitement.

Robert Day, chercheur à l'Université de Sherbrooke, ajoute : « Nous avons trouvé de nouvelles méthodes pour obtenir un diagnostic plus précis que jamais auparavant. Nous devons approfondir nos travaux pour qu'ils soient validés dans un contexte clinique. » L'étude de M. Day vise à vérifier un test diagnostique basé sur les enzymes qui peut indiquer si le cancer est à faible risque ou à risque élevé. On pourrait ainsi obtenir un dépistage plus hâtif, ce qui peut sauver des vies et dans d'autres cas, mettre fin à des mesures inutiles.

« Nous voulons mettre au point un meilleur test clinique à l'aide de méthodes non invasives grâce auxquelles on pourra immédiatement reconnaître les hommes atteints d'une forme bénigne par opposition à une forme virulente de la maladie, a dit Bharati Bapat, chercheur à l'Hôpital Mount Sinai. Une analyse de l'urine pourrait, par exemple, éliminer la nécessité de biopsies invasives et inutiles ». Le projet de M. Bapat vise la mise au point d'un test simple basé sur les biomarqueurs et réalisé en clinique qui complétera la gestion actuelle du cancer de la prostate et permettra un dépistage exact du cancer de la prostate virulent.