À l'aube du dixième anniversaire de son programme d'exploration de carrières Classes Affaires, MR3 Montréal Relève, organisme créé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la Ville de Montréal, a récompensé 805 adolescents au cours de la Soirée des Mérites Classes Affaires Desjardins 2010 qui a eu lieu récemment au Palais des congrès de Montréal. La cérémonie, qui a réuni plus de 2 500 personnes, visait à reconnaître le mérite de ces jeunes de 14 à 17 ans qui ont accompli avec succès un stage de 35 heures dans une organisation partenaire durant l'été, une expérience formatrice inestimable et potentiellement déterminante pour leur avenir dans la mesure où ils sont à l'âge des choix décisifs d'orientation. En septembre prochain, après les stages d'été, on récompensera à nouveau tout près de 1000 jeunes stagiaires.

Le programme Classes Affaires mis sur pied par l'organisme MR3 Montréal Relève, qui célèbre cette année ses 10 ans, a constitué pour des milliers de jeunes montréalais le premier contact avec le milieu professionnel et, pour nombre d'entre eux, un déclic salutaire, en leur permettant de valider leur intérêt, de persévérer dans leurs études ou même de trouver leur voie. Depuis 2001, ce sont près de 8000 jeunes qui ont réussi une exploration de carrière proposée dans le cadre de cette formule unique destinée aux adolescents de 14 à 17 ans : un stage d'une semaine en milieu professionnel aux côtés d'un mentor, pour un total avoisinant les 300 000 heures de mentorat. À l'occasion de cet anniversaire, MR3 Montréal Relève remercie chaleureusement les quelque 650 organisations publiques et privées qui ont contribué au succès du programme au fil des années, en accueillant ses stagiaires dans près d'une vingtaine de secteurs d'activité représentatifs de l'économie de la région métropolitaine, comme l'aérospatiale, la santé, les technologies de l'information, le design, l'environnement ou l'ingénierie.

« Classes Affaires, qui s'adresse aux jeunes de la 3e et de la 4e secondaire, est pour la communauté des gens d'affaires de Montréal un moyen de promouvoir la persévérance scolaire et l'obtention d'un diplôme, de se faire connaître de la jeunesse et, à terme, d'attirer les jeunes les plus motivés dans leurs organisations. Il est évident que l'existence d'une relève qualifiée est un enjeu prioritaire pour l'avenir socio-économique de la métropole. C'est à ma connaissance le seul programme du genre proposé à des jeunes qui sont encore au niveau secondaire, un programme d'ailleurs reconnu par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Nous leur offrons en quelque sorte leur tout premier contact avec le milieu professionnel », explique Marie-Élaine Normandeau, directrice générale de MR3 Montréal Relève.

« Pour moi, c'est naturel d'accueillir des jeunes dans mon entreprise, affirme Christophe Souedet, propriétaire partenaire d'un magasin Première Moisson à Outremont. On pratique des métiers fantastiques qui peuvent nous ouvrir des portes dans le monde entier et c'est normal d'avoir envie de les faire connaître. En plus, comme je fais participer mon personnel à l'accompagnement, ça dynamise toute l'entreprise. Les jeunes de Classes Affaires ne sont pas en formation au même titre que les stagiaires plus âgés que nous accueillons tout au long de l'année, mais ça leur permet quand même de découvrir la réalité de notre travail. On sait qu'on a été utile quand il y en a qui avoue qu'il n'imaginait pas que c'était comme ça. »

« Le premier jeune que nous avons reçu l'an dernier dans le cadre de Classes Affaires chez SNC-Lavalin a pu vérifier son intérêt pour l'informatique et, de notre côté, nous avons réussi à le convaincre d'obtenir son diplôme d'études secondaires avant d'entamer une formation technique, contrairement à ce qu'il avait envisagé. Pour le mentor, c'est gratifiant de pouvoir faire connaître la vraie vie en entreprise à un jeune pendant une semaine, de l'aider à s'orienter en connaissance de cause, de pouvoir se dire qu'on aura été une personne déterminante dans son orientation professionnelle. J'encourage toutes les entreprises à se proposer pour accueillir des jeunes. Le stage ne dure qu'une semaine, il n'est pas rémunéré, et ça ne peut que valoriser les employés prêts à agir en tant que mentor, assure Sophie Therrien, Directrice, soutien à l'utilisateur pour les systèmes de gestion de projets, Technologies globales de l'information, chez SNC-Lavalin.

« CGI accueille une demi-douzaine de jeunes de Classes Affaires depuis plusieurs années en vue de susciter l'intérêt de la relève pour les technologies de l'information. Évidemment, c'est une entreprise de longue haleine, mais nous croyons qu'il est indispensable d'y prendre part pour l'avenir de tout notre secteur. Il y a des jeunes qui ont une vision très réduite des TI et qui croient qu'il ne s'agit que de programmation. Chez nous, ils ont l'occasion de constater que c'est beaucoup plus large. C'est extrêmement motivant de voir que le simple fait de leur ouvrir nos portes peut faire toute la différence dans leur avenir professionnel. L'an dernier, la moitié des jeunes nous ont assuré qu'ils allaient se diriger vers les TI », dit Mireille Castonguay, Directrice recrutement - Services partagés, chez CGI.

Provenant d'une vingtaine d'écoles secondaires montréalaises publiques implantées dans des quartiers sensibles, dont 75 % issus de communautés culturelles, les stagiaires de Classes Affaires se caractérisent habituellement par leur sérieux et leur motivation à réussir, à l'instar de Naeem Akmal Shaheen, Flavie Beaudin, Léa Couture et Elvis Nguyen.

Naeem Akmal Shaheen, 21 ans, a participé deux fois au programme. En 2006, il a fait un stage à l'Université de Montréal dans le cadre du Projet SEUR. L'année suivante, il a exploré le secteur de l'administration chez Ernst & Young. Aujourd'hui étudiant en administration à l'École de gestion John-Molson de l'Université Concordia, il demeure en contact avec les gens qui l'ont accueilli durant son stage, alors qu'il était à l'école secondaire Lucien-Pagé dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, et ne demande d'ailleurs qu'à travailler pour l'entreprise à la fin de sa formation. « Je pensais me diriger vers l'informatique, mais je me suis rendu compte que c'était trop spécialisé pour moi quand on m'a fait découvrir les divers services de l'entreprise, le marketing, la comptabilité, les finances... Ça m'a passionné. C'est vraiment ce stage qui a décidé de mon orientation! »

Flavie Beaudin, 20 ans, a également réalisé deux stages avec Classes Affaires, mais dans le secteur des soins corporels, le premier en 2007 chez Yves Rocher et le second en 2008 au salon de coiffure Coupe Bizzarre, boulevard Saint-Laurent. À l'époque, elle était étudiante à l'école secondaire Père-Marquette, dans Rosemont-La Petite-Patrie. Depuis, elle a obtenu son DEP en coiffure à l'École des métiers des Faubourgs de Montréal, et elle travaille aujourd'hui dans un salon de coiffure de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. « J'ai beaucoup apprécié les deux expériences. Mon passage dans ce salon de coiffure m'a confirmé mon intérêt pour la coiffure tout en me permettant de comprendre que je serais plus à l'aise dans un salon d'un style un peu plus classique, ce qui est le cas aujourd'hui. »

Léa Couture, 19 ans, a fait un premier stage au centre de formation Cybercap en 2007, expérience qui lui a permis de se familiariser avec les techniques de création multimédia, puis un second en 2008 à Radio-Canada, dans la section Coordination de la production publicitaire imprimée et Web, alors qu'elle étudiait à l'École Cavelier-De LaSalle. « C'est comme ça que j'ai pu découvrir l'existence du métier de styliste! J'ai toujours aimé les vêtements, mais je pensais au départ devenir photographe de mode. Sans ce stage, je n'aurais certainement pas trouvé ma voie aussi rapidement », assure-t-elle. Léa termine actuellement un DEC en commercialisation de la mode au Collège LaSalle. Dire qu'elle prend sa passion au sérieux est un euphémisme! En plus de ses études, elle consacre plusieurs heures par semaine à ses divers emplois et contrats : représentante pour Chromozone par Bernadette Rey, assistante styliste pour Sara Bruneau et vendeuse chez Harricana par Mariouche.

Elvis Nguyen, 23 ans, a fait un stage en 2004 en informatique et nouvelles technologies chez CGI, alors qu'il étudiait à l'école secondaire Georges-Vanier, dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Il a obtenu l'an dernier un baccalauréat en administration des affaires (BAA), option marketing et gestion des ressources humaines, à HEC Montréal et il travaille aujourd'hui comme analyste logistique pour L'Oréal Canada. « Je m'intéressais à l'informatique depuis le secondaire, j'aimais découvrir le fonctionnement des logiciels, je croyais que j'étais fait pour travailler dans ce domaine. Mon stage m'a permis de prendre conscience que je n'aimais pas vraiment la programmation, que j'avais besoin de plus d'action et de variété. C'est très utile quand on est adolescent de pouvoir confronter ses rêves et la réalité. Merci Classes Affaires! »

La promotion du programme 2010-2011 a débuté le 20 octobre dernier dans 18 écoles secondaires partenaires. Cette première étape a permis à 7 000 jeunes ainsi qu'à leurs enseignants d'entendre parler des objectifs de Classes Affaires. Ainsi, cet été encore, plusieurs centaines de jeunes pourront suivre un stage entre juin et la mi-août, expérience qu'on leur souhaite aussi enrichissante qu'elle l'a été pour leurs prédécesseurs!

Résultat d'une entente entre la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la Ville de Montréal, MR3 Montréal Relève est un organisme à but non lucratif qui vise à favoriser la persévérance scolaire et la préparation de la relève. Financé presque entièrement par Stationnement de Montréal, il emploie une équipe de dix personnes, dont quatre superviseurs scolaires qui accompagnent les stagiaires tout au long du processus.