L'Opéra de Montréal présentait, hier, son 15e Gala. Cet événement a mis en lumière quatorze chanteurs d'ici et de l'étranger, habitués de nos scènes ou faisant leurs débuts à la compagnie.

Le Gala était sous la présidence d'honneur du grand passionné et mécène des arts David B. Sela. De plus, la mezzo-soprano Gabrielle Lavigne était intronisée au Panthéon canadien de l'art lyrique en reconnaissance de son apport inestimable à la vie lyrique canadienne. Événement toujours très attendu du public, le Gala se tenait le dimanche 5 décembre 2010 à 14 h à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Paul Nadler dirigeait l'Orchestre Métropolitain ainsi que le Choeur de l'Opéra de Montréal.

Ce rendez-vous des amoureux du chant a offert un florilège des plus grands airs d'opéra, duos et ensembles choisis du répertoire opératique parmi les favoris du public. Les compositeurs au programme étaient Verdi, Mozart, Puccini, Boito, Korngold, Cilea, Massenet, Leoncavallo, Catalani, Delibes, Rossini, Mascagni. Les artistes présents cette année : Antoine Bélanger, Julie Boulianne, Lara Cieckiewicz, Catherine Daniel, Chantal Dionne*, Étienne Dupuis, Manon Feubel, Annemarie Kremer*, Marie-Josée Lord, Dana Beth Miller*, Susan Patterson, Luc Robert, Grigory Soloviov* et Alexandre Sylvestre (*débuts à la compagnie).

Maestro Paul Nadler a dirigé plus de 50 opéras au Metropolitan Opera, dont Rigoletto, Un bal masqué, Aïda, Le barbier de Séville, Tannhäuser, Don Carlo, Andrea Chénier, La traviata, Carmen et Fidelio, des chanteurs comme Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Karita Mattila, Bryn Terfel et Ben Heppner. Au concert, il dirige des solistes comme Garrick Ohlsson, Emmanuel Ax, Misha Dichter, Elmar Olivera et Glenn Dicterow. Il est directeur musical émérite du Southwest Florida Symphony Orchestra, chef principal invité du Filarmonica de Stat Iasi (Roumanie), codirecteur et fondateur de l'Institut international d'art vocal et fondateur du Cincinnati Chamber Orchestra. Dernière présence à la compagnie : Tosca (2010).

Le Gala rend chaque année un hommage vibrant à une personnalité lyrique qui a marqué le monde de l'opéra au Canada. Cette année, les honneurs revenaient à la mezzo-soprano Gabrielle Lavigne. Son nom s'ajoute aux 51 membres intronisés à ce jour.

Diplômée de l'École des beaux-arts de Montréal (1961), elle entreprit par la suite des études musicales (1961-69) à l'Université McGill avec Ria Lenssens (chant) et au Conservatoire de musique du Québec avec Dick Marzollo (répertoire) et Pierre Héral (mise en scène). Durant ces années, elle enseigna les arts plastiques à la Commission des écoles catholiques de Montréal. Finaliste du Concorso internationale de Voci verdiani à Busseto (1967), elle obtint ensuite une médaille avec distinction au Concours international d'exécution musicale de Genève (1969) et le premier prix dans sa catégorie au Concours national de la SRC (1970). Elle fut finaliste des auditions régionales du Metropolitan Opera en 1970. Elle fit ses débuts à la scène dans le rôle d'Azucena de Il Trovatore avec la Vancouver Opera Association (1971); le Sadler's Wells de Londres l'invita à reprendre ce rôle l'année suivante. À l'automne de 1973, elle retourna à Vancouver pour jouer cette fois Eboli de Don Carlo. En 1974, elle ajouta à ces rôles Federica de Luisa Miller et Maria de Mosè in Egitto de Rossini au Koninklijke Opera de Gand, et Mistress Page de Falstaff à l'Opéra du Québec. Elle chanta Marie dans L'Enfance du Christ avec l'Orchestre du Centre national des arts, à Ottawa et à New York, en décembre de la même année. Au Festival Ottawa, elle interpréta Ragonde (Le Comte Ory de Rossini, 1974 et 1976), Berta (Le Barbier de Séville, 1978) et Dorothée (Cendrillon de Massenet, 1979). Selon Claude Gingras (La Presse, Montréal, 23 mai 1979), elle fut une Marguerite « tout à fait remarquable de beauté vocale, de distinction et d'expression » dans La Damnation de Faust présenté par l'Orchestre symphonique de Montréal.

Gabrielle Lavigne a été soliste de nombreux orchestres, tels l'Orchestre de chambre McGill (1971, 1972, 1984), l'Orchestre symphonique de Montréal (L'Enfance du Christ, 1972; La Vida Breve, 1976; IXe Symphonie, 1977 et 1982; Symphonie no 8 de Mahler, 1984), l'Orchestre symphonique de Québec (Requiem de Verdi, 1973), le Toronto Symphony (Le Roi David, 1974; Cantate pour une joie de Mercure, 1978; La Passion selon saint Jean de Bach, 1981; IXe Symphonie présentée au Carnegie Hall de New York avec le Choeur Mendelssohn de Toronto, 1984), ainsi qu'à Victoria (1971), Hamilton (1971, 1972, 1990) et Ottawa (1971, 1973, 1984). « Excellente musicienne, elle apporte à tout ce qu'elle touche le plus grand soin artistique », écrivait Gilles Potvin (Le Devoir, Montréal, 11 mai 1978) au lendemain de son interprétation des Cinq poèmes de Mathilde Wesendonck de Wagner avec l'OSM. Elle a donné de nombreux récitals à Radio-Canada, notamment dans la série « Les Grands concerts », se révélant une interprète sensible de la mélodie française et du lied. Elle fit aussi partie de l'Ensemble cantabile de Montréal (1974-76). Elle s'est produite fréquemment à l'Opéra de Montréal, notamment dans les rôles de Dorabella dans Così fan tutte (1981), de Charlotte dans Werther (1982), d'Adalgisa dans Norma (1982) et de Tisbe dans La Cenerentola (1987). Elle chanta également Zazà de Leoncavallo au New Jersey State Opera (1986). Elle participa en 1985 au deuxième Festival international des Açores avec le New Orchestra of Boston, et en 1990 au Festival international de Lanaudière. Avec la pianiste Denise Massé, elle a enregistré « Larmes », « Un peu d'ombre », « Les Yeux noirs » et « Deux Poèmes » de Rodolphe Mathieu (4-ACM 32 paru en 1988). Elle a commencé à enseigner au Centre culturel de Joliette en 1985 et donne également des leçons particulières. (Source : L'Encyclopédie canadienne)

Michel Beaulac (directeur artistique de l'Opéra de Montréal), Christine St-Pierre (ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec), Raymond Bachand (ministre des Finances et du Revenu du Québec), Pierre Dufour (directeur général de l'Opéra de Montréal)