La Fondation de la faune du Québec a annoncé le 22 novembre dernier la réalisation du projet Restauration d’une frayère de l’omble chevalier à l’exutoire du lac Bérard au Nunavik par le biais de son programme Amélioration de la qualité des habitats aquatiques (AQHA).

Réalisé par l’Association des chasseurs, pêcheurs et piégeurs de Tasiujaq, le projet a pour but d’améliorer l’accès à la frayère située en aval du lac Bérard, qui était jadis abondamment utilisée par l'omble chevalier anadrome.

Mentionnons que le système du lac Bérard constitue un lieu d’hivernage et de reproduction prisé par l'omble chevalier dans cette région. Annuellement, plusieurs milliers d’individus peuvent remonter la rivière, y frayer et hiverner dans les eaux calmes de ce plan d’eau. Toutefois, depuis une dizaine d’années, les pêcheurs locaux ont rapporté une diminution importante du débit d’eau du site de fraie. Étant donné que le poisson du bassin versant de la rivière Bérard constitue la principale source alimentaire de subsistance locale de la communauté de Tasiujaq, les habitants sont fortement préoccupés par cette situation.

« Ce projet de restauration de frayère est un bel exemple du type de projet financé par le programme AQHA. Des utilisateurs du territoire s’aperçoivent que ce qui était jadis un cours d’eau transitant plusieurs mètres cubes par seconde est devenu un lit de rivière asséché. Avec seulement un faible courant d’eau s’écoulant en son centre, l’eau percole entre les roches sans offrir au poisson une profondeur et une superficie suffisantes pour la reproduction et la survie des œufs durant la période hivernale », mentionne Amélie Collard, gestionnaire de programmes à la Fondation de la faune du Québec.

Pour pallier à ce problème, l’Association des chasseurs, pêcheurs et piégeurs de Tasiujaq a réalisé des travaux d’aménagement consistant à approfondir légèrement le seuil naturel qui contrôle le débit provenant du lac. Afin de ne pas perturber la migration et la reproduction du poisson, les travaux ont été exécutés avant la période de migration de l’espèce, qui commence habituellement au mois d’août. « Les travaux que nous avons effectués ont permis de rétablir les conditions hydriques qui prévalaient sur la frayère il y a une dizaine d'années et, ainsi, favoriser la montaison et la reproduction de l’omble chevalier », mentionne Billy Daniel May, président de l’Association des chasseurs, pêcheurs et piégeurs de Tasiujaq.

Sur le plan environnemental, plusieurs précautions ont été prises lors des travaux d’aménagement pour atténuer les impacts sur l’écosystème aquatique et riverain et le régime global de débits relâchés du lac est demeuré inchangé.