Le «nouvel» iPhone s'en vient. D'ici le début juin, alors qu'aura lieu la populaire conférence des développeurs Apple dans la région de San Francisco, le voile sera officiellement levé sur un, voire même deux nouveaux appareils, ainsi que sur la troisième version du système d'exploitation de l'iconique smartphone.

Entre temps, les développeurs informatiques qui confectionnent des applications pour cette plate-forme ont déjà commencé à jongler avec ce nouveau système, appelé iPhone OS 3.0. Il semble susciter de nombreux espoirs tant du côté des utilisateurs que de celui des développeurs grâce à quelques nouvelles fonctions annoncées en début d'année par Apple. Celles-ci comprennent l'ajout d'une fonction copier-coller similaire à celle des ordinateurs personnels, l'éventuelle permission de réaliser des séquences vidéo à partir de l'appareil et la possibilité d'enfin utiliser le capteur GPS du iPhone afin de se guider pas à pas jusqu'à destination.

 

Notifications poussées et paiement direct

Pour les développeurs québécois, ce sont surtout les changements apportés au App Store, la boutique d'applications du iPhone et du iPod Touch, qui retiennent l'attention. Même si tous n'ont pas encore eu le temps de toutes les essayer.

«Le paiement directement dans les applications est la grosse nouvelle, mais il y a aussi la fonction de notification poussée», explique Jean-François Thibault, directeur du développement des affaires chez Mirego, société située à Québec. Fondée par d'anciens membres de Copernic, Mirego a créé plusieurs produits pour iPhone au fil des derniers mois, dont certains pour des clients comme DuProprio.com, Praized et Coveo.

La notification poussée est attendue depuis longtemps par les développeurs. Elle permet de pouvoir envoyer à l'appareil des alertes ou des messages sans l'intervention de l'utilisateur. La messagerie texte (SMS) et les courriels poussés fonctionnent déjà de la sorte. D'autres applications pourront en profiter. «Si on installe une application développée pour un bar, illustre M. Thibault, celui-ci pourra avertir ses clients instantanément des nouveaux événements à venir», comme un spectacle ou une offre spéciale sur certains produits.

Le paiement à partir d'applications autres que l'App Store devrait faire baisser le nombre d'applications «légères» offertes dans la boutique virtuelle d'Apple. Et contrairement à ce que craignent certains observateurs, elle ne repoussera pas les utilisateurs, estime le porte-parole de Mirego. «Si tu développes une application de qualité, les gens ne vont pas hésiter à payer.»

Un demi-million d'iPhone au Canada

Un an après son lancement, il se serait vendu tout près d'un demi-million d'iPhone au Canada, selon les chiffres cités par des développeurs d'applications locaux. On peut donc présumer qu'il y aurait environ 100000 iPhone en circulation au Québec, estime l'un d'eux. C'est beaucoup, mais en même temps, c'est un peu mince, comme marché. C'est pourquoi les développeurs d'ici misent davantage sur la création d'applications pour d'autres entreprises, ou alors, vont carrément à l'étranger.

«Probablement qu'une application qui possède du contenu exclusif entièrement canadien ou régional pourrait avoir du succès. Sinon, au Québec, il semble y avoir un marché pour les applications qu'on développe pour d'autres entreprises», pense Martin Dufort, cofondateur de WhereCloud, qui développe présentement un client Twitter pour iPhone appelé Reportage. L'application sera vendue partout dans le monde où Apple vend ses produits. «En plus, ça ne nous coûte à peu près rien pour aller vendre mondialement», dit-il.

Une stratégie que suit également Mirego, à Québec. «Sur iPhone, le marché est surtout à l'extérieur du Québec. Par exemple, nous avons des contacts aux États-Unis et en Angleterre», constate Jean-François Thibault, ajoutant qu'après la conquête de nouveaux marchés géographiques, celle des nouvelles plateformes mobiles continuera de garder les développeurs occupés. «La prochaine affaire au Canada, c'est le Google Phone», conclut-il.

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