Le gouvernement cubain, qui a autorisé il y a dix mois la vente libre de téléphones portables, souhaite rendre cette technologie plus accessible, en réduisant le coût des appareils et des communications, a annoncé dimanche la compagnie publique de télécommunications.

 «L'Etat cubain a la ferme intention de continuer à développer la téléphonie mobile et d'en faire peu à peu un service accessible à la majorité de la population, en fonction des ressources disponibles», déclare Maximo Lafuente, vice-président de l'entreprise publique (Etecsa), dans un entretien au journal officiel Juventud Rebelde.Cela se traduira notamment par «la vente dans le futur de téléphones portables moins chers, dès que les conditions techniques et économiques le permettront».

Près d'un demi-million de Cubains utilisent déjà un téléphone portable, service qui était réservé aux entreprises, aux fontionnaires et aux étrangers, jusqu'au 28 mars dernier.

L'autorisation de la vente libre de ces appareils a été l'une des premières mesures du président cubain Raul Castro, qui a officiellement succédé à son frère Fidel Castro le 24 février 2008.

Depuis cette décision, Etecsa a enregistré 133.000 ouvertures de lignes, dont 40.000 rien qu'en décembre, lorsque le prix de l'abonnement est passé de 120 dollars à 65 dollars, précise M. Lafuente.

A l'heure actuelle, le réseau mobile couvre 67,3% du territoire de l'île. Trois-quarts de la population habitent dans des zones couvertes et Etecsa prévoit de relier 12 des 33 municipalités où l'on ne reçoit pas de signal cette année.

Mais le coût reste un frein majeur à l'acquisition d'un téléphone portable, puisqu'il faut débourser entre 80 et 360 dollars pour obtenir un appareil et un abonnement, alors que le salaire moyen ne s'élève qu'à 18 dollars par mois.

Pour Maximo Lafuente, il est difficile de réduire les prix car «à cause de l'embargo américain», Etecsa ne peut pas acheter directement des appareils à certaines compagnies, «comme Nokia, Motorola et Samsung « et doit «les acheter par l'intermédiaire d'un tiers.»