S'il faut en croire un récent sondage, un adolescent américain sur cinq a déjà envoyé des photos de lui nu, ou à moitié nu, par cellulaire ou sur l'internet.

C'est du moins ce qui ressort d'une enquête réalisée par The National Campaign to Prevent Teen and Unplanned Pregnancy, en collaboration avec CosmoGirl.com, rendue publique le mois dernier.

 

Le sondage, réalisé en septembre et en octobre derniers auprès de 1280 répondants, dont la moitié étaient âgés entre 13 et 19 ans, révèle aussi que si la majorité (69%) des adolescents destinent ce contenu à leur copain ou copine, un grand nombre (21% des filles et 39% des garçons) l'envoient aussi à d'éventuels partenaires.

Plus inquiétant: 15% des adolescents affirment avoir envoyé de telles images à quelqu'un qu'ils ne connaissaient que virtuellement.

Étrangement, les trois quarts des adolescents interrogés affirment qu'envoyer du contenu sexuel peut avoir des conséquences négatives; 38% d'entre eux disent aussi qu'il est fréquent que ce contenu soit partagé avec d'autres.

Pourquoi se mettre à nu, alors? À cause de la pression d'un garçon (disent la moitié des filles); de la pression des pairs (25% des ados, garçons et filles confondus); pour le fun et pour draguer (63% des ados); pour offrir un cadeau sexy au copain (52% des filles); ou pour se sentir sexy (34%).

Au Québec, plusieurs intervenants interrogés doutent que le phénomène soit aussi répandu. «À 14 ans, une épaule dénudée, une langue sortie, cela peut être sexuellement suggestif», nuance Bernard Desrochers, directeur du service clinique de Jeunesse j'écoute, qui aurait aimé que le questionnaire soit plus explicite. Ce n'est pas l'avis de Francesco Secondi, sergent-détective à l'unité des crimes technologiques de la police de Montréal (SPVM). «On n'a pas encore un gros problème, ici. Mais si on continue comme ça, est-ce qu'on va avoir le même problème qu'aux États-Unis? Je suis prêt à vous dire que oui.»