La crise financière mondiale affecte les dépenses des consommateurs dans tous les domaines. Alors que les géants de la technologie cherchent par tous les moyens à sortir de cette crise, les particuliers seraient autant à blâmer que Wall Street, selon un reportage publié dans le New York Times.

L'histoire de David Title, un jeune homme de 35 ans, représente bien ce à quoi sont confrontées de plus en plus de victimes de la crise. M. Title, responsable d'une compagnie de production de films à New York, s'est désabonné de son service de câblodistribution pour regarder la grande majorité de ses émissions de télévision préférées sur le web, gratuitement. Afin d'économiser davantage, il a également décidé d'acheter un nouvel ordinateur portable netbook très simple, à seulement 200$, plutôt que d'opter pour un ordinateur plus cher et mieux équipé.

«Nous sommes à une époque, dans l'histoire de la technologie, où les bas prix et les différentes alternatives gratuites sont très accessibles et arrivent à répondre à nos besoins. Et en plus, ils nous permettent de sauver beaucoup d'argent», explique M. Title.

Le berceau de la technologie, Silicon Valley, a donc aussi été victime des conséquences de la crise économique, qui pousse les consommateurs à trouver des solutions alternatives afin de faire diminuer leurs dépenses.

Ces différents impacts empêchent du même coup certaines compagnies de vendre leurs produits. Mais ils leur permettent aussi de relever de nouveaux défis afin de s'adapter à la situation économique mondiale.

Le PDG du géant Microsoft, Steven A. Ballmer, a d'ailleurs déjà fait part de cette nouvelle réalité la semaine dernière, après avoir annoncé de la suppression de plusieurs emplois dans la compagnie.

«Notre modèle n'est pas fait pour se remettre sur pied rapidement. Notre philosophie est qu'il est préférable de laisser les choses ralentir, pour ensuite pouvoir recommencer à zéro et bien se positionner.»

La crise financière «peut amener les gens à penser davantage à la rentabilisation de leur argent», explique l'ancien PDG d'Intel Craig R. Barrett. «Lorsque les temps sont durs, ils tentent de trouver LA nouvelle technologie qui leur permettra d'économiser des sous.»

Les consommateurs qui recherchent la solution la plus profitable, comme M. Title, pourrait donc avoir un énorme impact sur l'industrie des nouvelles technologies, particulièrement si plusieurs d'entre eux décident d'annuler leur forfait de câble pour regarder des vidéos en ligne, ou encore de ne plus utiliser leur cellulaire ou téléphone de maison pour plutôt faire des appels via Internet, par Skype par exemple.

De plus en plus d'acheteurs semblent prêts à abandonner les moyens de communication et de divertissement dits traditionnels, pour éviter de payer cher inutilement, au risque d'obtenir un peu moins de service.

«L'époque des ordinateurs portables, Rolls-Royce n'est cependant peut-être pas complètement dépassée», nuance toutefois Charles King, analyste indépendant en technologie à Hayward, en Californie. «Mais il est clair que le public ciblé par ces produits hypertechnologiques diminue de plus en plus, et force les grosses compagnies à s'adapter au nouveau marché.»

Silicon Valley est probablement l'un des seul endroits, aujourd'hui, où le modèle d'affaires correspond encore à l'idéologie de l'économiste Joseph Schumpeter, qui explique que le cycle de vie de l'économie capitaliste consiste en de la «destruction créative».

Avec le New York Times