Au moment où il bannit le cellulaire des automobiles, le gouvernement du Québec met fin à l'interdiction qui frappait jusqu'à maintenant les GPS. «Tolérés» par la police depuis leur apparition, ces gadgets en vogue deviendront parfaitement légaux le 15 avril prochain.

C'est par le biais de modifications réglementaires que Québec autorise finalement et encadre l'utilisation de ces appareils de positionnement par satellite.

Jusqu'à présent, un article du Code de la sécurité routière interdisait l'usage d'«écrans» par les conducteurs, sauf quelques exceptions comme dans les voitures de police. Mais cette interdiction est devenue caduque à mesure qu'évoluait la technologie GPS.

«C'est un bon outil», constate Gaétan Bergeron, chef du service de l'ingénierie des véhicules à la Société de l'assurance-automobile du Québec (SAAQ).

«Quand il est bien utilisé, non seulement ça ne distrait pas, mais pour l'avoir essayé moi-même dans un pays que je ne connaissais pas, c'est beaucoup plus sécuritaire. Il nous parle, nous dit où aller. On n'est pas obligés de tenir une carte dans la main en même temps qu'on conduit. On n'est jamais pris à passer tout droit et à devoir faire demi-tour.»

Son utilisation sera néanmoins balisée. La SAAQ recommande aux automobilistes de consulter des experts avant d'en faire l'acquisition et d'opter pour des appareils conçus spécifiquement pour les véhicules. Les GPS intégrés aux téléphones cellulaires ou aux ordinateurs portables, ou conçus pour les piétons, ne sont pas indiqués en voiture.

«Quand l'appareil n'a pas été conçu pour aller dans un véhicule et qu'on le met dans un véhicule, même s'il y a un support, il ne sera peut-être pas aussi sécuritaire à utiliser que l'autre et c'est là qu'un policier pourrait intervenir, avertit M. Bergeron. Si l'écran est minuscule, si le GPS cellulaire ne vous parle pas et si les boutons sont minuscules et compliqués à utiliser, je vous conseillerais de ne pas utiliser ça en roulant, parce que ça peut amener de la distraction.»

Si un agent considère que votre équipement ne répond pas aux exigences du règlement, il peut imposer des amendes de 80 $ à 100 $.

Il doit être bien fixé

Comme les manufacturiers, la SAAQ recommande aussi que le GPS soit programmé avant de prendre la route. Il faut en outre l'installer sans qu'il nuise à une autre fonction, sans qu'il obstrue la vue ou qu'il se trouve dans le champ de déploiement d'un coussin gonflable. Contrairement à la Californie, le Québec n'interdira pas qu'il soit fixé au pare-brise par un support à ventouses.

«Nous on accepte ça à condition qu'il soit installé pour ne pas nuire à la visibilité», note M. Bergeron.

Le GPS est déjà très répandu en Europe, où il est offert sur presque tous les véhicules neufs. En Amérique, il est standard sur certaines voitures de luxe et gagne en popularité. On rapportait récemment des vols en série d'appareils non fixes dans la région de Montréal.

En octobre dernier, le magazine Protégez-Vous a testé huit appareils conçus pour la navigation automobile se vendant entre 270 $ et 620 $. On en trouve jusqu'à 1000 $.

En chiffres:

90 : Nombre de jours de suspension du permis pour une personne qui conduit en état d'ivresse, plutôt que 30

105 km/h : Vitesse à laquelle les conducteurs de véhicules lourds devront ajuster leur régulateur

350 à 500 : Nombre de dollars à verser pour un conducteur de véhicule lourd pris à rouler au-delà de la limite

80 à 100 $ : Coût de l'amende que devra payer celui qui conduit cellulaire en main

8 : Nombre de points d'inaptitude pour les moins de 23 ans. Ils passent à 12 jusqu'à 25 ans, atteignant 15 pour les 25 ans et plus