Le ministère des Transports du Québec est en train de modifier ses camions de déneigement pour qu'ils transmettent immédiatement à un centre d'opérations une vingtaine de données sur la météo de l'endroit où ils se trouvent et sur leurs activités. Le suivi des voies dégagées et des abrasifs répandus pourrait ainsi être fait à la minute près, et les ajustements seraient apportés dès que nécessaires.

Le ministère des Transports du Québec est en train de modifier ses camions de déneigement pour qu'ils transmettent immédiatement à un centre d'opérations une vingtaine de données sur la météo de l'endroit où ils se trouvent et sur leurs activités. Le suivi des voies dégagées et des abrasifs répandus pourrait ainsi être fait à la minute près, et les ajustements seraient apportés dès que nécessaires.

«Nous avons eu l'idée de tester cette approche au début des années 2000, explique Louis Ferland, directeur régional pour l'Estrie au ministère des Transports. On veut suivre de plus près le déneigement en centralisant les données. Ça évite que chaque opérateur décide lui-même de l'approche à adopter selon son expérience. Les données sont utilisées par un modèle mathématique qui analyse la situation et prévoit des interventions selon 25 paramètres comme la circulation, le vent, la température, l'heure de la journée. Le modèle s'améliore à mesure que les données historiques de l'efficacité des interventions s'accumulent.»

Après un premier projet pilote, utilisant les ondes cellulaires analogiques, la direction de l'Estrie est passée au numérique, et même au Wi-Fi pour les données particulièrement lourdes. Ses 19 véhicules sont tous équipés ainsi, de même qu'un peu plus du tiers de la soixantaine de véhicules privés. «Le projet s'étend aux autres régions, dit M. Ferland. D'ici 2009 ou 2010, tous les véhicules du Ministère devraient être équipés.»

Le système permet également de profiter pleinement des capacités d'un autre réseau implanté peu à peu sur les routes de juridiction provinciale: des stations météorologiques. «En plus des stations fixes, on prend les données des stations mobiles dans les véhicules de patrouille, qui captent la température au sol et dans l'air, dit M. Ferland. On est branchés aux systèmes météo nord-américains et d'Environnement Canada. Déjà, on peut partager les infos avec tous les camions. Les premiers touchés par les tempêtes sont habituellement les secteurs d'Orford et de Sherbrooke. On peut informer le secteur de Mégantic du type de neige et du type d'intervention à prévoir.»

Au premier abord, les entrepreneurs privés sont généralement réticents. «Ils pensent qu'on veut les contrôler, dit M. Ferland. Mais ce n'est vraiment pas notre but, et ça devient rapidement clair. On veut simplement mieux transférer les données, et aussi utiliser plus efficacement notre parc de véhicules. On sait à chaque moment où se trouve chacun d'entre eux.»