Le gouvernement fédéral devrait accélérer le processus d'attribution de fréquences pour une nouvelle génération d'appareils mobiles sans fil, dans un contexte où le Canada a perdu du terrain dans ce domaine par rapport à la plupart des autres pays industrialisés, a déclaré hier le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.

Le gouvernement fédéral devrait accélérer le processus d'attribution de fréquences pour une nouvelle génération d'appareils mobiles sans fil, dans un contexte où le Canada a perdu du terrain dans ce domaine par rapport à la plupart des autres pays industrialisés, a déclaré hier le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.

À son avis, la date fixée pour les enchères de nouvelles fréquences, soit janvier 2008, ne fera que prolonger ce retard. L'homme d'affaires a confié qu'il préférerait que le processus ait lieu dès cet été.

«Si nous voulons véritablement soutenir la culture canadienne et la voir croître et prospérer, il nous faut nous équiper très rapidement des moyens de communication appropriés», a-t-il affirmé devant le Cercle canadien d'Ottawa.

Quebecor se dit prête à investir «plusieurs centaines de millions» de dollars afin de doter le Québec d'un réseau de téléphonie mobile de troisième génération (3G) semblable à ceux déjà en place aux États-Unis, en Europe et dans plusieurs pays d'Asie.

Ce type de réseau très rapide et puissant permet non seulement la téléphonie, mais aussi la diffusion d'informations et de produits de divertissement tels que des films et des capsules sportives.

Hier, à la Bourse de Toronto, l'action de Quebecor a pris 3,08 $, ou 7,76 %, pour clôturer la séance à 42,75 $.,

Selon M. Péladeau, Quebecor serait très bien placée pour tirer profit de ce nouveau véhicule. En plus du réseau de télédistribution de Vidéotron, l'entreprise chapeaute en effet plusieurs producteurs de contenu, dont le télédiffuseur TVA, les portails internet Canöe et l'éditeur de journaux Sun Media.

Le conglomérat médiatique ne se lancera cependant dans l'aventure qu'à la condition qu'Industrie Canada mette en place des règles du jeu «équitables» et «favorisant une concurrence raisonnable».

Le PDG de Quebecor a affirmé à plusieurs reprises qu'à son avis, les trois gros acteurs du marché canadien de la téléphonie sans fil étaient responsables des prix élevés et du faible taux de pénétration de la technologie sans fil au pays.

Statistiques à l'appui, l'homme d'affaires a précisé que ce taux était inférieur à celui de la Turquie et à peine plus élevé que ceux du Gabon et du Botswana.

Toutefois, l'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS) critique les données tirées d'un rapport du groupe de consultants en télécommunications SeaBoard. Selon l'ACTS, les Canadiens utilisent leur téléphone cellulaire en moyenne 400 minutes par mois, ce qui les place au cinquième rang parmi les habitants de pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Rogers Communication -qui partage actuellement le marché avec Bell et Telus- a aussi démenti les affirmation de Pierre Karl Péladeau.