L'Université de Washington poursuit Nokia, Samsung et Matsushita pour violation d'un brevet sur la technologie Bluetooth, que l'on croyait pourtant gratuite.

L'Université de Washington poursuit Nokia, Samsung et Matsushita pour violation d'un brevet sur la technologie Bluetooth, que l'on croyait pourtant gratuite.

C'est au milieu des années 90 que Jaap Haartsen, un ingénieur d'Ericsson, a inventé la technologie Bluetooth dans le but de remplacer les connexions traditionnelles.

Reprise par les ingénieurs d'Ericsson et de quatre autres compagnies, les travaux de Jaap Haartsen ont abouti à une technologie disponible gratuitement via le Bluetooth SIG (Special Interest Group).

On pensait donc que cette technologie - devenue un standard global de connexion sans fil des téléphones, ordinateurs portables, accessoires personnels et autres gadgets - était accessible gratuitement!

Et pourtant, la Washington Research Foundation, l'organisme en charge de commercialiser les technologies développées par l'Université de Washington, vient de déposer une plainte contre trois fabricants de téléphones mobiles - et pas des moindres : Nokia, Samsung et Matsushita (Panasonic) - pour violation de brevet.

La plainte porte sur la technologie de réception par radio fréquence intégrée sur une puce Broadcom, qui ferait l'objet d'un dépôt de brevet validé en 1999 sur une «méthode simplifiée de syntoniseur et d'accord large bande à haute fréquence.»

Ce n'est pas la première fois que l'on s'attaque à la technologie Bluetooth et que l'auteur ou le propriétaire d'un brevet tente de s'approprier les droits relatifs à cette technologie. En revanche, l'origine de la plainte est prise très au sérieux.

Les États-Unis ne représentent certes que 15 % à 20 % des appareils Bluetooth commercialisés dans le monde, contre 30% à 40% pour l'Europe. Mais ce marché encore immature ne peut que progresser très fortement outre Atlantique.

Et il est surtout à craindre que si la Fondation gagne cette décision n'affecte le standard lui-même ! De plus, toutes les entreprises qui conçoivent, fabriquent ou distribuent des appareils embarquant du Bluetooth, et qui ont adopté la technologie persuadés qu'elle est accessibles gratuitement, pourraient bien se heurter à un problème majeur de reversement de droits.