Nokia a séduit les investisseurs jeudi en publiant des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre sous l'effet d'une accélération de ses ventes de portables dans les pays émergents mais aussi aux États-Unis, sur les terres de Motorola, où ses revenus ont doublé en un an.

Nokia a séduit les investisseurs jeudi en publiant des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre sous l'effet d'une accélération de ses ventes de portables dans les pays émergents mais aussi aux États-Unis, sur les terres de Motorola, où ses revenus ont doublé en un an.

L'action du groupe finlandais a flambé à la Bourse d'Helsinki, gagnant un moment près de 8% à 18,84 euros avant de s'essouffler un peu par la suite. À la clôture, le titre avait néanmoins pris 5,63% à 18,40 euros, dans un volume de 2,57 milliards.

Le numéro un mondial du téléphone portable a vu son bénéfice net par action ressortir en hausse de 32% à 0,25 euro* contre 0,19 euro un an plus tôt, inchangé par rapport au quatrième trimestre 2005. Le consensus des analystes s'établissait à 0,22 euro, selon un panel du journal des affaires Kauppalehti et de l'agence SME.

«Il n'y a pas grand chose à dire, ce sont de très bons résultats», a indiqué à l'AFP François Duhen chez CIC Securities, tout en soulignant un nouveau recul des marges opérationnelles, même si celles-ci restent à des niveaux satisfaisants.

La marge opérationnelle du groupe a fléchi de 0,7 point de pourcentage sur un an, à 14,4%, la marge de la division Mobile Phones reculant d'autant, à 18,5%. Nokia continue --sciemment-- de payer le prix de sa stratégie de conquête dans les pays émergents où le pouvoir d'achat est plus limité et où par conséquent les ventes se font avant tout dans le bas de gamme.

Mais le groupe a vu son prix moyen de vente (ASP) progresser sur un an, à 103 euros contre 99 euros, et le PDG du groupe Jorma Ollila a indiqué jeudi sur l'antenne de la CNBC que Nokia pouvait «maintenir et même améliorer (ses) marges» en 2006.

Le prix de vente moyen est toutefois inférieur aux 110 euros affichés au premier trimestre 2005 et Nokia s'attend à un nouveau fléchissement --pour lui-même et aussi les autres acteurs du marché-- dû à des facteurs concurrentiels et à la place prépondérante prise par les pays émergents dans la croissance du marché.

«Nous avons l'intention de maintenir notre leadership sur ces marchés à croissance rapide, où être concurrentiel dans les produits d'entrée de gamme est crucial pour le succès futur de Nokia», a néanmoins affirmé le futur successeur d'Ollila, Olli-Pekka Kallasvuo, qui entrera en fonction en juin.

Ses ventes de téléphones portables ont bondi de 30% en valeur sur un an, à 5,8 milliards d'euros, et de 40% en volume à 75,1 millions d'unités, portant sa part de marché à 35% contre 34% au quatrième trimestre 2005 et 31% au premier trimestre de l'exercice précédent.

Nokia estime pouvoir maintenir sa part de marché à l'issue du trimestre en cours, tout en réaffirmant l'objectif de la renforcer sur l'exercice 2006, dans les portables et les résaux.

Très fort en Chine et Asie-Pacifique (plus de 50% respectivement), l'équipementier a multiplié par deux ses ventes aux Etats-Unis, un marché pourtant fortement dominé par son concurrent américain Motorola, dont les résultats avaient déçu mercredi la Bourse de New York.

Entre janvier et mars, Nokia a vendu 8,4 millions de téléphones en Amérique du Nord contre 4,3 millions un an plus tôt, son chiffre d'affaires y augmentant de 88% à 934 millions d'euros.

Par ailleurs si Nokia persiste à vendre «plus et moins cher» que «moins et plus cher», il améliore aussi sa position dans le haut de gamme, où il s'était fait un moment distancé.

A cet égard, Jorma Ollila a indiqué que le N70, un appareil multimédia de troisième génération équipé d'une caméra et d'un lecteur de musique numérique, avait été le plus fort générateur de revenus pour le groupe lors de la période sous revue et était désormais leader dans le WCDMA (UMTS, téléphonie mobile de 3ème génération).

Les réseaux, en revanche, constituent le principal point noir du trimestre.

A la veille de la publication des résultats trimestriels de l'équipementier suédois Ericsson, numéro un mondial des infrastructures mobiles, Nokia a annoncé une hausse de 19% du chiffre d'affaires de sa branche «Networks» mais un effondrement de la marge de la division, à 8,8% contre 15,4% au premier trimestre 2005.

* Un euro = 1,4007$ CAN