Le téléphone portable, nouveau substitut de la lampe de poche? Il semble que oui.

Le téléphone portable, nouveau substitut de la lampe de poche? Il semble que oui.

Selon un sondage mené l'automne dernier par Sprint aux États-Unis, 60 % des abonnés au sans-fil ont déjà utilisé le rétroéclairage de leur appareil pour repérer des objets dans le noir, 43 % pour localiser une serrure... et 20 % pour lire dans la pénombre!

Le cellulaire gagne aussi en popularité dans les concerts. Ainsi, 4 % des utilisateurs ont déjà brandi leur téléphone illuminé à bout de bras pendant leur ballade favorite, reniant le traditionnel briquet, révèle l'étude.

Au total, 56 % des abonnés américains se servent de leur sans-fil à d'autres fins que celle initialement prévue, soit la conversation. Parmi les fonctions les plus populaires, on compte les appareils photo, les agendas et calendriers, la messagerie texte et l'écoute de musique.

Sprint n'a pas étendu son sondage au marché canadien. Mais Peter Barnes, président et chef de la direction de l'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), souligne que les habitudes d'utilisation du sans-fil ont changé au pays.

«On est rendu à un point où plus de la moitié des gens ont un cellulaire, en incluant les bébés et les vieillards, ce qui veut dire que 75 % ou 80 % des gens dans la population active en ont un, a dit M. Barnes. Ça change les comportements, et c'est là que les gens commencent à s'en servir comme éclairage, comme substitut à une montre ou comme appareil photo.»

Lui-même a utilisé son portable récemment comme lampe de poche. «L'autre jour, j'étais à la maison et il fallait que je marche dans une partie qui n'était pas illuminée, et sans y penser, j'ai utilisé mon cellulaire pour m'éclairer», a confié M. Barnes.

Parmi toutes les nouvelles fonctions, c'est la messagerie texte qui connaît la plus forte croissance au Canada. Et de loin. Aujourd'hui, les Canadiens s'échangent en moyenne 2,7 millions de messages instantanés chaque jour, selon les statistiques de l'ACTS.

«La croissance est très, très forte, a dit Peter Barnes, joint à Ottawa. Il y a deux ans et demi, c'était peut-être 10 000 messages textes par jour.»

Cette popularité contribue aussi à gonfler les coffres des grandes entreprises de télécommunications comme Bell et Rogers, indique Brian Sharwood, analyste au SeaBoard Group. «C'est une fonction qui offre une très haute marge aux fournisseurs. Ça leur coûte un ou deux cents (par message texte), et ils facturent 15 cents au client.»

Jeux... et fax

Certaines options n'existent pas, mais font rêver les utilisateurs de sans-fil. Dans le cadre de son enquête, Sprint en a présenté plusieurs aux répondants, en leur demandant lesquelles ils aimeraient voir se matérialiser.

La fonction fantaisiste la plus populaire? Un scanner-fax-imprimante intégré au téléphone, ont répondu 27 % des sondés. Suivent un thermomètre (17 %), un porte-carte d'affaires et une carte de crédit «sans-fil» (15 % chacun).

Le tiers des participants au sondage se disent en outre intéressés à jouer à des jeux vidéo sur leur téléphone. Parmi ceux qui l'ont déjà fait, 57 % soulignent avoir joué dans le bureau du médecin, 52 % dans les transports en commun et 32 %... à la salle de bain.

L'étude publiée par Sprint hier a été menée par la firme indépendante Arketi Group en octobre dernier aux États-Unis. Près de 700 personnes y ont participé. La marge d'erreur est du plus ou moins 4 %.