Guitare, batterie, podomètre, haltères ou même carabine... avec l'ouverture des jeux vidéo à un large public, la traditionnelle manette laisse la place à toutes sortes d'accessoires, pour rendre l'expérience toujours plus ludique et concrète.

Nintendo a dévoilé cette semaine, lors du salon «Electronic Entertainment Expo» de Los Angeles, le «Wii MotionPlus», petit accessoire qui viendra se fixer à la base de la télécommande sensorielle de sa console (la «Wiimote») afin de reproduire les gestes du joueur de manière plus précise.L'objectif est d'attirer toujours plus de novices, comme c'était le cas avec la "Balance board", sorte de pèse-personne sensible à la pression des pieds, qui accompagne le logiciel de remise en forme «Wii Fit».

Il s'agit de rendre le jeu «plus intuitif, simplifier les choses et faire voler en éclats le côté anxiogène de la manette», explique Stephan Bole, directeur en France du groupe japonais.

Sa balance commence d'ailleurs à être détournée par d'autres éditeurs, comme Ubisoft, pour faire du surf de neige ou de la luge.

Dans le même esprit, le français propose avec le jeu «Je garde la ligne» un podomètre qui s'attache à la ceinture ou se glisse dans un sac et mesure le nombre de pas effectués dans la journée. Reste ensuite à le connecter à sa console portable DS pour recevoir les conseils «bien-être» d'un coach.

«La pratique de l'accessoire dans les jeux vidéo a toujours existé, notamment le volant pour les courses de voitures, mais elle connaît pour la première fois un vrai succès car elle apporte quelque chose de vraiment nouveau», souligne Michaël Sportouch, directeur d'Activision dans l'Hexagone.

Avec «Guitar Hero», qui permet de s'improviser rock star grâce à une mini-guitare électrique dotée de boutons, le groupe américain a conquis 19 millions de joueurs dans le monde.

Très bientôt, il sera possible d'y ajouter une batterie et un micro pour recréer un orchestre complet, sur le modèle de «Rock Band», le titre concurrent développé par Electronic Arts.

Ce type de jeux rencontre l'engouement du public et le marché français des accessoires vendus seuls est attendu cette année en hausse de 50%, à 300 millions d'euros, selon l'institut GfK.

Surfant sur cette vague, le fabricant Bigben Interactive va lancer d'ici à la fin de l'année plusieurs produits permettant «une immersion totale dans le jeu». Au programme, un cours de guitare avec une DS carrément intégrée dans l'instrument, des séances de fitness à base d'haltères ou encore des parties de chasse avec un véritable fusil.

«Pour jouer, vous n'êtes plus obligés d'avoir les pouces plats, vous pouvez empoigner une guitare, prendre un micro, appuyer sur un buzzer et même jouer avec les fesses dans le cas de la luge», s'amuse Pierre Cuilleret, président de la chaîne de magasins Micromania.

Cette multiplication d'accessoires, observe-t-il, «participe d'une lame de fond d'élargissement à un plus grand public», vers tous les âges et sexes.

Les jeux vidéo deviennent «un moment de détente et de divertissement, comme une partie de Pictionnary ou Taboo, d'où l'intérêt d'avoir un petit accessoire pour accentuer le côté fun, rigolo, démonstratif», remarque Agnès Cornière, directrice marketing de Guillemot Corporation, spécialisé dans ce domaine.

Au risque de tomber parfois dans le gadget: les clubs de golf, raquettes de tennis, ustensiles de cuisine et kits bouclier-épée qui envahissent les rayons peuvent en effet se révéler plus encombrants qu'utiles.