Québec confirme encore son statut de chef de file dans l'industrie du multimédia et du jeu vidéo alors que l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) lance le premier certificat de création 3D de la région. Une initiative bien reçue par les principaux employeurs de la capitale, dont les besoins en main-d'œuvre spécialisée continuent de grimper en flèche.

Québec confirme encore son statut de chef de file dans l'industrie du multimédia et du jeu vidéo alors que l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) lance le premier certificat de création 3D de la région. Une initiative bien reçue par les principaux employeurs de la capitale, dont les besoins en main-d'œuvre spécialisée continuent de grimper en flèche.

La première cohorte du certificat universitaire commencera ses cours en août. Le programme d'une durée d'un an est axé sur la création, plus spécifiquement en ce qui a trait à la conception et à la réalisation. Il vise à former des experts en création d'images de synthèse qui pourront travailler dans le multimédia et le jeu vidéo, mais aussi en cinéma, en publicité, ou en architecture. Trente étudiants pourront suivre la formation, qui est déjà donnée en Abitibi-Témiscamingue et sur la rive-sud de Montréal. Les cours seront donnés dans l'édifice Fleurie, dans le quartier Saint-Roch.

Les étudiants ne doivent pas nécessairement avoir une formation technique dans un domaine connexe, constate Denis Martel, le vice-recteur à l'enseignement et à la recherche de l'UQAT. Mais un étudiant ayant déjà une formation en multimédia ou en graphisme pourrait aussi venir ajouter une corde à son arc.

Une fois le certificat complété, les étudiants pourront faire une majeure pour décrocher un baccalauréat. L'implantation de la majeure est dans les plans de l'université, mais, à court terme, elle n'est disponible qu'en Abitibi-Témiscamingue.

Trois employeurs de l'industrie ont assisté à l'annonce et tous ont salué l'initiative. «Notre secteur d'activités en est un axé sur le savoir, où les compétences constituent un visa indispensable», a mentionné Andrée Cossette, directrice des ressources humaines chez Ubisoft. L'entreprise a d'ailleurs fait savoir qu'elle offrira une bourse d'excellence de 2000 $ par année.

Mme Cossette a aussi souligné la forte croissance de l'industrie du jeu vidéo dans la région, qui génère plus de 500 emplois, soit une augmentation de plus de 200 % depuis 2005. Mme Cossette a indiqué qu'elle prévoyait une croissance similaire pour les années à venir. D'ici un an, Ubisoft compte engager entre 35 et 40 personnes alors que Beenox doit pourvoir 150 emplois, ce qui doublera la taille actuelle de l'entreprise. Frima Studio, qui vient d'acquérir Humagade, a actuellement 135 employés et projette d'en embaucher 150 sur un horizon de deux ans.

Trente places suffiront-elles? «Je pense que c'est réaliste de commencer par un petit nombre, pense Dominique Brown, président-directeur général de Beenox. Ce qui est important d'a-bord et avant tout, c'est la qualité. Québec a fait sa marque dans l'industrie du jeu vidéo à l'international à cause de la qualité de ses productions.» Il vaut donc mieux bien asseoir les bases du programme.

«Le programme de l'Université du Québec arrive à point, pense Pierre Moisan, de Frima Studio. Le cours universitaire, par opposition à la formation technique, viendra selon lui remplir le vide quant aux volets créatif et artistique ainsi que par rapport à la scénarisation.

Ce certificat s'inscrit dans le même esprit que l'École nationale en divertissement interactif, mais n'en fait pas partie. Les détails concernant le fonctionnement de cette école de formation, qui fait appel à la collaboration des employeurs, des établissements d'enseignement, du gouvernement du Québec et de Pôle Québec Chaudière-Appalaches seront connus à la mi-mars.