Experts et éditeurs de jeux vidéo se réunissent à Baltimore jeudi et vendredi pour la 3ème conférence des «Jeux pour la santé», qui examine comment ces jeux peuvent aider à soigner des maladies, à arrêter de fumer ou faciliter un séjour en hôpital.

Experts et éditeurs de jeux vidéo se réunissent à Baltimore jeudi et vendredi pour la 3ème conférence des «Jeux pour la santé», qui examine comment ces jeux peuvent aider à soigner des maladies, à arrêter de fumer ou faciliter un séjour en hôpital.

Organisée par l'association The Serious Games Initiatives à la faculté de médecine de l'Université du Maryland à Baltimore (est), la conférence rendra compte de différentes expériences allant des jeux d'activité physique utilisés contre l'obésité à ceux qui aident un patient à lutter contre un cancer.

«Nous pensons qu'il y a un énorme potentiel à l'utilisation de jeux pour le bien-être», estime Richard Tate, de HopeLab, un studio qui a créé Re-Mission, un jeu pour les enfants qui sont en traitement contre le cancer. «Il s'agit juste de bien conceptualiser le jeu pour qu'il atteigne son but», ajoute-t-il.

Le jeu Re-Mission associe de réelles informations scientifiques à une héroïne animée, baptisée Roxxi, pleine de courage et armée jusqu'aux dents pour débusquer et détruire les cellules cancéreuses dans le corps humain.

Les patients qui ont joué à ce jeu se sont révélés plus aptes à accepter leur traitement et ont cru en leur victoire contre le cancer, affirme le studio créateur du jeu, basé à Palo Alto en Californie.

HopeLab a reçu quelque 30 000 commandes pour ce jeu, provenant de 55 pays, depuis le lancement de Re-Mission en avril, a indiqué Richard Tate.

HopeLab travaille à des projets de jeux pour traiter l'autisme, la dépression et l'obésité chez les enfants.

«Nous pensons que nous pouvons copier ce modèle», affirme M. Tate.

Outre HopeLab et d'autres éditeurs de jeux, la conférence de Baltimore accueillera notamment le National Institutes of Health et le Centre de contrôle des maladies (Center for Disease Controle), selon l'organisateur Ben Sawyer.

«Ce qui est formidable, c'est que notre conférence est en train de devenir une plateforme pour les entités gouvernementales comme non-gouvernementales pour se rencontrer et échanger des façons d'utiliser les technologies pour aider à soigner», a-t-il indiqué à l'AFP.

«Notre objectif est de montrer notamment qu'une technologie aussi importante que celle des jeux video peut avoir une utilisation qui dépasse de loin le divertissement, tout en sachant que se divertir fait partie d'une vie saine», ajoute M. Sawyer.

Dans les écoles publiques de l'Etat de Virginie Occidentale, une étude est en cours pour déterminer si le fait de jouer, c'est-à-dire de danser avec le jeu «Dance Dance Revolution» (DDR) du japonais Konami Corporation, aide les enfants à se maintenir en forme.

Connu sous le nom de Dancing Stage en Europe, DDR est un jeu musical où sur un tapis sensible, on imite les pas dictés par un écran de haut en bas et de droite à gauche, suivant des niveaux de difficulté et de rapidité.

Des jeux DDR ont ainsi été mis à la disposition d'une partie des écoles de cet Etat au printemps dernier et cet automne, a indiqué Emily Murphy, une des co-responsables de l'étude.

«Les élèves et les professeurs adorent ça», dit-elle.

Bien que les résultats cliniques ne soient pas encore disponibles, on a pu voir certains étudiants, qui refusaient même de s'habiller en tenue de sport pour suivre les cours de gym, accepter avec joie de s'adonner au Dancing Stage, souligne Emily Murphy.

«C'est déjà tellement plus que ce qu'ils faisaient avant», souligne-t-elle citant le cas d'une jeune élève qui a perdu près de 15 kilos en s'agitant sur le tapis de danse.

«C'est une culture du jeu. Les jeunes ont trois, quatre consoles différentes chez eux. S'ils peuvent jouer à des jeux video comme le DDR au moins ils sont actifs».

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