L'industrie du jeu vidéo à Québec vise rien de moins qu'à devenir le troisème pôle de production au Canada d'ici 2010 après Montréal et Vancouver.

L'industrie du jeu vidéo à Québec vise rien de moins qu'à devenir le troisème pôle de production au Canada d'ici 2010 après Montréal et Vancouver.

Les porte-voix de l'industrie dans la région Ubisoft, Sarbakan, Beenox, Humagade et Frima sont toutes en progression.

Si bien qu'en un an, quelque 200 nouveaux emplois ont été créés dans cette industrie dont 140 chez Ubisoft, le géant du jeu sur console qui, en juin 2005, ouvrait un studio dans Saint-Roch.

De plus, la multinationale prévoit ajouter 60 autres personnes d'ici trois ans.

Même frénésie chez Beenox qui a doublé le nombre d'employés depuis son rachat par la multinationale Activision.

Du côté de Sarbakan, on est présentement en mode recrutement afin de combler une vingtaine de postes d'ici Noël. Ce qui portera l'effectif à 80 personnes.

Mais l'heure est à l'optimisme, puisque l'objectif est d'atteindre le chiffre de 700 emplois permanents d'ici trois ans, alors que l'industrie en embauche présentement 350.

Nicolas Rioux, vice-président-directeur général d'Ubisoft Québec qui s'adressait, hier, à des membres du Club Rotary réunis au Château Frontenac affirme que la capitale a tous les atouts pour y arriver.

«Nous avons une belle créativité, des gens bourrés de talents et surtout une remarquable maîtrise de la technologie. Faut-il rappeler, a-t-il lancé que c'est une compagnie québécoise Softimage qui au début des années 90 a introduit la technologie 3D au cinéma.»

C'est d'ailleurs une des raisons qui ont motivé Ubisoft à s'implanter à Montréal il y a 10 ans.

L'entreprise compte aujourd'hui 1400 employés. Et ce n'est pas fini, puisque que les analystes prédisent que l'industrie mondiale du jeu vidéo dépassera celle de la musique d'ici deux ans. Ses revenus devraient alors atteindre 50 milliards $.

Qu'est-ce qui explique pareille croissance ? Nicolas Rioux pense que l'arrivée des nouvelles générations de consoles Nintendo, Microsoft et Sony va dynamiser le marché.

Il s'agit de consoles ultra performantes qui procurent, dit-on, un feeling différent aux utilisateurs dont l'âge moyen, précisons-le, est de 33 ans.

Mais donnée plus surprenante, on dit aussi que le quart des joueurs actifs dépasse la cinquantaine. Mais la progression de l'industrie dépend aussi de nouveaux services tels que jeux sur cellulaires et en ligne qui drainent des clientèles plus jeunes.

Sarbakan , producteur de jeux dans le Web, est porté sur cette vague. Éric Gagnon, directeur communication et marketing chez Sarbakan, affirme que l'entreprise est même en train de percer le marché de la publicité. Un nouveau créneau qui pourrait lui rapporter gros.

Mais le véritable défi pour l'industrie sera de recruter même si pour l'instant, chacune des entreprises arrive à combler ses besoins. «C'est vrai que tout le monde puise dans le même bassin de ressources humaines, mais en même temps, nous avons chacune nos spécialités, précise Éric Gagnon. Ce qui fait que nous ne sommes pas trop en compétition.»

Hugo Morin de Humagade signale toutefois que des clauses de protection ont dû être introduites dans les contrats d'embauche afin de préserver les créations.

Or afin de stimuler le choix de carrière vers l'industrie du jeu, Ubisoft a initié des ententes avec les cégeps et les universités pour introduire de nouveaux programmes, instaurer des collaborations et faciliter les stages. De plus, Ubisoft distribue, chaque année, des bourses de 100 000 $ par année aux étudiants les plus talentueux.